G51.3 – Jugement dernier / Bible Nouveau-Testament

Mt 25,31-46 :

31 « Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire.

32 Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des boucs :

33 il placera les brebis à sa droite, et les boucs à gauche.

34 Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : “Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde.

35 Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; 36 j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !”

37 Alors les justes lui répondront : “Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu… ? tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ? tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ?

38 tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? tu étais nu, et nous t’avons habillé ?

39 tu étais malade ou en prison… Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?”

40 Et le Roi leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.”

41 Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : “Allez-vous-en loin de moi, vous les maudits, dans le feu éternel préparé pour le diable et ses anges.

42 Car j’avais faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’avais soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ; 43 j’étais un étranger, et vous ne m’avez pas accueilli ; j’étais nu, et vous ne m’avez pas habillé ; j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité.

44 Alors ils répondront, eux aussi : “Seigneur, quand t’avons-nous vu avoir faim, avoir soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ?”

45 Il leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait.”

46 Et ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. »

Vocabulaire :

 

Questions :

 

Commentaire :

La fresque du jugement par le Fils de l’homme achève le discours sur la Fin, mais aussi l’ensemble de la mission publique de Jésus, avant les événements imminents de la Passion. C’est aussi la conclusion des cinq grands discours, chez Matthieu : le Sermon sur la montagne (5,1 – 7,27) (voir p. ), le discours de mission (ch. 10), le discours en paraboles (13 1-52) (voir p. , l’Instruction sur l’Église (ch. 18) et le discours sur la Fin (24, 1 – 25, 46).

Les disciples avaient demandé “ quand ” se produirait la Fin (24, 3). À travers cinq paraboles, Jésus les avait réorientés vers un problème plus fondamental : “ comment ” se préparer au jugement inéluctable ? Le tableau conclusif comprend une introduction solennelle, puis deux dialogues symétriques et une allusion concise à l’exécution du verdict (v. 46).

En accord avec les traditions juives anciennes, l’introduction (v. 31-33) confère au Fils de l’homme céleste la fonction divine du jugement. Comme Dieu, il est accompagné par les anges (voir Za 14, 5). L’événement rassemble toutes les nations, symbolisées par les brebis et les boucs, et consiste avant tout en un tri qui, inspiré par la prophétie d’Ézéchiel (Ez 34,1ss) donne au juge la fonction de berger. Le Fils de l’homme se trouve donc paré d’attributs proprement divins en sorte que, dans la suite du récit, c’est Dieu lui-même qui prend le parti des petits.

Appelé maintenant “ le Roi ”, le Fils de l’homme s’adresse à ceux que son Père a bénis. Ce premier dialogue (v. 34-40) se déroule en trois étapes. a) Le souverain énumère les œuvres de miséricorde pour lesquelles Dieu les bénit et leur donne son Royaume en héritage. b) Désignés à présent comme les justes, ces élus, étonnés, reprennent sous forme interrogative la liste des œuvres de justice. c) Enfin, le Roi révèle à ses interlocuteurs un mystère : chaque fois qu’ils ont secouru ces plus petits, qu’il appelle ses frères, c’est à lui-même qu’ils l’ont fait.

Le second dialogue (v. 41-45), parallèle au premier, caractérise immédiatement ceux de l’autre groupe comme maudits et voués au feu inextinguible destiné au diable et à ses agents. Eux aussi s’avouent bien surpris de n’avoir pas reconnu leur Roi. Le lecteur apprend en outre que venir en aide aux petits, c’était servir (v. 44) le souverain.

Le jugement ne porte pas sur la foi ou l’absence de foi en Jésus, mais sur l’amour. Plus exactement, selon la pensée judéo-chrétienne relayée par Matthieu (voir aussi Jc 2, 14-26), vide est la foi qui n’agit pas par l’amour.

Les actes répertoriés dans la fresque du jugement recouvrent en grande partie les œuvres juives de miséricorde qui, cependant, n’incluaient pas la visite des captifs. Ce motif, qui s’élargira ensuite, naquit lorsque, chez les premiers chrétiens, certains furent emprisonnés à cause de leur foi.

Psaume 84,7-14

Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent ;

la vérité germera de la terre et du ciel se penchera la justice.

Le Seigneur donnera ses bienfaits, et notre terre donnera son fruit.

La justice marchera devant lui, et ses pas traceront le chemin.