A1. L’Annonciation à Marie /  Icône

 

Annonciation, copie Jacques Bihin.

La fête de l’Annonciation fait l’objet d’une grande vénération dans les Églises d’Orient. En elle est célébré tout le mystère de notre Salut.

Par l’acceptation de la Vierge, Dieu peut se faire homme afin de relever l’humanité déchue.

L’archange Gabriel en plein mouvement, le bras droit étendu, d’un large pas vient porter la bénédiction divine, on dirait toute en hâte.

Dans la main gauche il tient un sceptre, signe de puissance, en tant que messager du Seigneur.

Assise sur un large coussin posé sur un trône, la Mère de Dieu reçoit la salutation de l’ange. Déjà le Verbe s’incarne en elle. Déjà elle devient la Mère et Reine de tous les croyants. Sa main élevée traduit son étonnement, alors que les traits de son visage expriment son acceptation et son humilité. Du haut de l’icône un large rayon, émanant d’un arc de cercle, symbole des cieux, descend sur la Mère de Dieu. La colombe, signe du Saint-Esprit, se tient dans l’épaisseur du rayon et une triple pointe finale, signe de la Trinité.

« Aujourd’hui commence à poindre l’aurore de notre salut,

et se manifeste le mystère éternel

Car le fils de dieu devient le fils de la Vierge, et Gabriel annonce cette grâce.

Avec l’ange, nous aussi disons donc à la Mère de Dieu :

« Réjouis-toi, ô Vierge pleine de grâce, le Seigneur est avec Toi ».

Tropaire de la Fête de l’Annonciation de la Très Sainte Mère de Dieu, Notre-Dame et toujours Vierge Marie, le 25 Mars.

 

« Aujourd’hui s’accomplit notre salut et le mystère d’avant les siècles est révélé
Le Fils de Dieu devient fils de la Vierge et Gabriel annonce la bonne nouvelle de la grâce.
Avec lui clamons à la Mère de Dieu :  réjouis-toi, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi.
 » Tropaire de la fête

Annonciation mosaïque du Ve siècle

Mosaïque paléochrétienne du Ve siècle

L’icône de l’Annonciation figure l’archange Gabriel envoyé par Dieu pour annoncer à la vierge Marie qu’elle va enfanter le Fils de Dieu auquel elle donnera le nom de Jésus , comme nous le rapporte l’évangile de Luc chapitre 1 versets 24 à 38.

La scène se passe à Nazareth à l’intérieur de la maison de Marie comme l’indique le voile tendu et les détails architecturaux. Les attitudes des deux protagonistes expriment un dialogue : dynamisme de l’ange qui entre, indiqué par le mouvement des jambes (icône Ohrid), qui salue ( il tient le bâton des messagers) ,qui bénit « Réjouis-toi pleine de grâce le Seigneur est avec toi » et qui répond aux questions de Marie avant de s’en aller  :  » et il la quitta ».. La vierge Marie, qu’elle soit représentée debout comme sur l’icône d’Oustiug ou siégeant en majesté sur un trône (mosaïque et Ohrid) file un écheveau de fil rouge symbolisant à la fois la pourpre du voile du Temple où elle a grandi , voile qui se déchirera à la mort du Christ sur le Croix, mais qui symbolise également le corps du Christ qui va prendre forme dans ses entrailles, comme le montre de manière très explicite l’icône d’Oustioug reliant le fil à l’enfant-embryon dans le sein de sa mère. La Mère de Dieu lève la main dans un geste marquant à la fois l’étonnement  » Comment cela se fera-t-il ? » interroge-t-elle et l ’acceptation : «  Je suis la servante du Seigneur, qu’il m’advienne selon ta parole« . L’Esprit saint de Dieu mentionné par l’archange :  » « l’Esprit saint viendra sur toi et la puissance du Très Haut te prendra sous son ombre  » est présent sous la forme classique d’une colombe (mosaïque et Ohrid) ou sous l’aspect de l’Ancien des jours dans l’icône russe.

Annonciation , Russie, Oustug, fin 12e siècle

Icône russe, Oustioug, fin 12e siècle

Après que le concile d’Ephèse eut proclamé en 471 le dogme de la maternité divine en désignant désormais Marie comme la Theotokos = la Mère de Dieu, le fête de l’Annonciation attestée au 6e siècle vit sa date fixée au 25 mars par le pape Serge (687-701), ceci aussi bien pour l’Orient que l’Occident.

Annonciation d’Ohrid, Macédoine, 14e siècle

Origine : Ohrid, Yougoslavie

Dimensions :94,5 x 80,3 cm. Cette icône est très vraisemblablement issue d’un atelier de Constantinople.

Conservée à la Galerie des Icônes de l’église Saint Clément, Ohrid

Annonciation, Ohrid,( Macédoine),14e siècle

Rappelons enfin que lors des vêpres de l’Annonciation, l’Église nous propose 5 lectures de l’Ancien Testament annonciatrices du statut très particulier de la Mère de Dieu : 1/ Genèse 28,10-17 : vision de l’échelle qui mène du patriarche Jacob à Marie , Ezechiel 43,27-44 : image de la porte scellée, Proverbes 9,1-11 : « la sagesse a bâti sa maison… » Exode 3,1-6 : vision du buisson ardent qui brûle devant Moïse sans se consumer et au sein duquel repose le Seigneur, et Proverbes : 8,22-30 Marie Temple de la sagesse incarnée.

Références

Voir aussi icônes : A0.6 / Icône

Voir aussi iconostase roumaines : Iconostases roumaines