G47.4 – Apparition au cénacle devant la Vierge et les Apôtres / Bible Ancien-Testament
Joseph se donne à reconnaître à ses frères
Gn 45,1-5 :
1 Joseph ne put se contenir devant tous les gens de sa suite, et il s’écria : « Faites sortir tout le monde. » Quand il n’y eut plus personne auprès de lui, il se fit reconnaître de ses frères.
2 Il pleura si fort que les Égyptiens l’entendirent, et même la maison de Pharaon.
3 Il dit à ses frères : « Je suis Joseph ! Est-ce que mon père vit encore ? » Mais ses frères étaient incapables de lui répondre, tant ils étaient bouleversés de se trouver en face de lui.
4 Alors Joseph dit à ses frères : « Approchez-vous de moi ». Ils s’approchèrent, et il leur dit : « Je suis Joseph, votre frère, que vous avez vendu pour qu’il soit emmené en Égypte.
5 Mais maintenant ne vous affligez pas, et ne soyez pas tourmentés de m’avoir vendu, car c’est pour vous conserver la vie que Dieu m’a envoyé ici avant vous.
Vocabulaire :
Questions :
Commentaire :
Genèse 45,1-5 décrit un moment de réconciliation émotive entre Joseph et ses frères, après qu’il se soit révélé à eux comme étant celui qu’ils avaient vendu comme esclave des années auparavant.
1. Le dénouement émotionnel et la révélation de Joseph (v. 1-3)
- Joseph ne peut se contenir : Le verset commence par une intense réaction émotionnelle de Joseph, qui, incapable de maîtriser ses sentiments, ordonne que tous les autres soient retirés de la pièce. Ce moment marque le point culminant de l’histoire de la réconciliation. Joseph, qui avait gardé son identité secrète depuis un certain temps, ne peut plus retenir sa douleur et sa joie. Cette scène montre la profondeur de son amour et de son désir de réconciliation avec ses frères.
- Le cri de Joseph : L’acte de pleurer à haute voix met en évidence la puissance de l’émotion de Joseph. Le fait que les Égyptiens l’entendent et que la maison du Pharaon en soit informée montre que l’événement est d’une grande importance, mais aussi que la réconciliation se produit dans un contexte public. C’est un témoignage d’une réconciliation et d’un pardon divins qui dépasse la simple sphère familiale pour toucher l’ensemble de la société.
- Les frères dans l’étonnement : Les frères, choqués et pétrifiés, ne peuvent répondre immédiatement à la révélation de Joseph. Leur incrédulité est naturelle, car ils n’avaient jamais imaginé que Joseph, qu’ils avaient cru mort, puisse se trouver dans une position aussi puissante en Égypte. La reconnaissance est encore plus difficile à accepter pour eux en raison de leur culpabilité et du lourd secret qu’ils portent depuis toutes ces années.
2. La réconciliation physique et verbale (v. 4-5)
- Venez près de moi : Joseph invite ses frères à s’approcher de lui. Cela souligne non seulement l’aspect personnel de la réconciliation, mais aussi la dimension de la proximité retrouvée après une séparation douloureuse. Cette invitation est un acte de grâce, un moyen de briser les barrières et de rétablir la relation fraternelle. Cela fait écho à un accueil chaleureux et à l’initiative de Joseph pour restaurer la communion.
- Je suis Joseph, votre frère : Joseph rappelle à ses frères leur propre faute en les faisant face à leur trahison. Il leur rappelle qu’ils l’ont vendu comme esclave, un acte qui a causé une immense souffrance. Pourtant, cette déclaration n’est pas accusatrice, mais porte la marque d’une réconciliation bienveillante et d’une volonté de dépasser le passé pour construire un avenir de pardon.
3. La perspective divine du pardon (v. 5)
- « C’est pour vous sauver la vie que Dieu m’a envoyé devant vous » : Joseph met immédiatement en lumière la perspective spirituelle de ce qui semble être une tragédie personnelle. Il voit dans son exil et dans les événements qui ont suivi, y compris sa souffrance et sa position en Égypte, un plan divin. Dieu a utilisé même les actions de ses frères pour accomplir un bien plus grand : la sauvegarde de la vie de sa famille, de toute une nation, et d’une lignée qui deviendra Israël.
- Le rôle de Dieu dans les événements humains : Cette phrase révèle l’approche théologique du texte, selon laquelle Dieu est souverain et travaille même à travers les actions humaines, même lorsque celles-ci sont mauvaises, pour accomplir ses desseins bienveillants. La persécution de Joseph par ses frères et ses souffrances sont réinterprétées ici comme faisant partie du plan divin de salut, une perspective importante pour comprendre comment Dieu peut utiliser les événements tragiques à des fins redemptrices.
4. Les thèmes de la réconciliation et du pardon
- Réconciliation et pardon familial : Ce passage illustre le thème central de la réconciliation après une rupture violente. Les frères de Joseph ont agi par jalousie et ont causé sa souffrance, mais Joseph, malgré leur tort, choisit de leur pardonner et d’agir avec bienveillance envers eux. Ce moment de pardon s’apparente à une « résurrection » des relations brisées.
- La réconciliation comme œuvre de Dieu : Joseph montre que la réconciliation ne vient pas uniquement des actions humaines, mais qu’elle est aussi l’œuvre de Dieu. C’est Lui qui a permis cette situation afin que le salut puisse se produire. Il existe ainsi une dimension divine du pardon, qui permet à Joseph de surmonter la rancune et de restaurer la relation avec ses frères.
Conclusion
Genèse 45,1-5 est un passage puissant qui traite de la réconciliation, du pardon, de la souveraineté de Dieu dans les événements humains, et de la restauration des relations brisées. Joseph, par son exemple, montre une profonde compréhension de la providence divine et un modèle de pardon qui va au-delà de la vengeance et du ressentiment. Ce passage devient également une préfiguration du pardon universel offert par Dieu en Jésus-Christ, qui réconcilie l’humanité avec Dieu, malgré ses fautes et ses péchés.
Le retour du fils perdu
Luc 15,1-32
1 Les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l’écouter.
2 Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! »
3 Alors Jésus leur dit cette parabole :
11 Jésus dit encore : « Un homme avait deux fils.
12 Le plus jeune dit à son père : “Père, donne-moi la part de fortune qui me revient.” Et le père leur partagea ses biens (= l’existence).
13 Peu de jours après, le plus jeune rassembla tout (son avoir), et partit pour un pays lointain où il dilapida sa fortune (= l’existence) vivant sans cesse en prodigue.
14 Il avait tout dépensé, quand une grande famine survint dans ce pays, et il commença à se trouver dans le besoin.
15 Il alla s’engager auprès d’un habitant de ce pays, qui l’envoya dans ses champs garder les porcs.
16 Il aurait bien voulu se remplir le ventre avec les gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui donnait rien.
17 Alors il rentra en lui-même et se dit : “Combien d’ouvriers de mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim !
18 Je me lèverai, j’irai vers mon père, et je lui dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi.
19 Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. Traite-moi comme l’un de tes ouvriers.”
20 Il se leva et s’en alla vers son père. Comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut saisi de compassion; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers.
21 Le fils lui dit : “Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.”
22 Mais le père dit à ses serviteurs : “Vite, apportez le plus beau vêtement pour l’habiller, mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds, 23 allez chercher le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons, 24 car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé” Et ils commencèrent à festoyer.
25 Or le fils aîné était aux champs. Quand il revint et fut près de la maison, il entendit la musique et les danses.
26 Appelant un des serviteurs, il s’informa de ce qui se passait.
27 Celui-ci répondit : “Ton frère est arrivé, et ton père a tué le veau gras, parce qu’il a retrouvé ton frère en bonne santé.”
28 Alors le fils aîné se mit en colère, et il refusait d’entrer. Son père sortit le supplier.
29 Mais il répliqua à son père : “Il y a tant d’années que je suis à ton service sans avoir jamais transgressé tes ordres, et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour festoyer avec mes amis.
30 Mais, quand ton fils que voilà est revenu après avoir dévoré ton bien avec des prostituées, tu as fait tuer pour lui le veau gras !”
31 Le père répondit : “Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi.
32 Il fallait festoyer et se réjouir ; car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé !” »
Vocabulaire :
Questions :
Commentaire :
Un père, deux fils : le noceur et le bosseur. L’un et l’autre ont une fausse image de leur père. Le noceur découvre qu’il est attendu et reste toujours un fils, il est accueilli et revêtu de l’habit du baptême, de la bague de l’alliance et des sandales de la dignité humaine. Il est fêté comme un mort revenu à la vie, car le père l’aime pour ce qu’il est son fils.
Le bosseur découvre qu’il est toujours avec son père et que tout ce qui est au père est aussi à lui, car le père donne tout à chacun. Il n’y a qu’un seul héritage, la vie éternelle.
Ainsi se révèle le vrai visage de Dieu le Père, plein de tendresse et de pitié, d’amour et de compassion, qui ne juge pas, et qui accueille chacun d’abord pour ce qu’il est et non pour ce qu’il fait. C’est le visage que nous révèle Jésus-Christ.
David : Ps 15,11 : Tu m’apprends le chemin de la vie : + devant ta face, débordement de joie ! A ta droite, éternité de délices !
Isaïe : Es 51,1 : Écoutez-moi, vous qui tendez vers la justice, vous qui recherchez le Seigneur : regardez le rocher dans lequel vous avez été taillés, la carrière d’où vous avez été tirés.
Ben Syrach : Sg 1,2 : car il se laisse trouver par ceux qui ne le mettent pas à l’épreuve, il se manifeste à ceux qui ne refusent pas de croire en lui.
Ezéchiel : Ez 34,11 : Car ainsi parle le Seigneur Dieu : Voici que moi-même, je m’occuperai de mes brebis, et je veillerai sur elles.