G45.5 – Apparition aux femmes au tombeau / Interprétation
Ruben, le frère aîné, cherche Joseph dans la citerne. Lorsqu’il ne le trouve point il est très angoissé et il dit à ses frères : « L’enfant n’est plus là ! Et moi, où vais-je donc aller, moi ?» Ce Ruben préfigure Marie-Madeleine qui cherche avec grand effroi Jésus au tombeau.
En somme, le récit de Joseph vendu par ses frères et le deuil de Jacob préfigurent les thèmes de perte, de deuil et de révélation d’un plan de salut que l’on retrouve dans le récit des femmes au tombeau. Dans les deux cas, Dieu transforme le mal en bien, et la tristesse se mue en révélation d’une promesse de vie.
Genèse 37,26-34, où les frères de Joseph le vendent aux Ismaélites et trompent leur père Jacob en lui faisant croire à la mort de son fils bien-aimé, présente des parallèles symboliques avec le récit des femmes au tombeau dans les Évangiles. Voici les liens principaux entre ces deux passages :
- La souffrance et la perte du fils bien-aimé :
- En Genèse, Jacob éprouve un immense chagrin lorsqu’il croit que Joseph, son fils bien-aimé, a été tué par une bête féroce. Ses autres enfants lui montrent la tunique de Joseph trempée de sang, et Jacob entre dans un deuil profond, refusant toute consolation.
- Dans les récits évangéliques, les femmes se rendent au tombeau de Jésus, également marqué par la mort d’un fils bien-aimé. Elles viennent avec des sentiments de tristesse et de deuil, cherchant à honorer Jésus, mais découvrent qu’il n’est plus dans le tombeau. Cette perte initiale du corps suscite un choc similaire au chagrin de Jacob, mais mène bientôt à la révélation de la résurrection.
- Le passage de la tristesse à la révélation :
- Dans l’histoire de Joseph, la perte semble définitive pour Jacob et sa famille. Cependant, le destin de Joseph change lorsqu’il est conduit en Égypte, et plus tard, il sera élevé en position de pouvoir, devenant le sauveur de sa famille. Ce retournement est finalement une œuvre de Dieu qui transforme le mal en bien.
- De même, dans le récit des femmes au tombeau, la mort de Jésus semble d’abord être une fin tragique. Mais la résurrection transforme cette perte en victoire sur la mort. Les femmes, d’abord désespérées, reçoivent l’annonce de la résurrection, passant de la tristesse à une révélation de vie et de salut pour tous.
- La révélation d’un plan divin de salut :
- Le drame autour de Joseph est en réalité une partie du plan de Dieu pour sauver sa famille et le peuple de la famine, bien que cela ne soit compris que bien plus tard. Joseph lui-même dira à ses frères : « Vous aviez voulu me faire du mal, mais Dieu a voulu le changer en bien » (Genèse 50,20).
- Dans le Nouveau Testament, la mort et la résurrection de Jésus révèlent le plan divin de rédemption pour l’humanité. Les femmes au tombeau sont les premières à recevoir ce message : la mort du Messie n’est pas une défaite, mais l’accomplissement d’un plan de salut, démontré par la résurrection.
- Le symbole du vêtement laissé derrière :
- En Genèse, la tunique de Joseph, tachée de sang, est un symbole de sa disparition et de la souffrance de Jacob. Elle devient pour Jacob une preuve de mort.
- Dans le tombeau vide, les vêtements funéraires laissés derrière (comme le linceul) deviennent un signe de vie, un témoignage que Jésus n’est plus retenu par la mort. Les vêtements prennent ici un sens opposé : non plus le symbole de la fin, mais celui d’une nouvelle vie.
Lors de la recherche de son bien-aimé la bien aimée dit : « j’ai cherché celui que mon cœur aime, je l’ai cherché et ne l’ai pas trouvé ». Cette fiancée est une préfiguration de Marie-Madeleine qui cherche son bien-aimé, le Christ, au tombeau.
En résumé, le passage de Cantique des Cantiques 3,1-3 et le récit des femmes au tombeau partagent un thème de quête amoureuse, d’absence apparente et de révélation. Dans les deux récits, l’amour inébranlable pour le bien-aimé conduit à une expérience spirituelle profonde qui transforme la perte en une rencontre renouvelée, où l’absence devient signe d’une présence plus grande et vivante.
Le passage de Cantique des Cantiques 3,1-3, où la bien-aimée cherche son bien-aimé dans la nuit, partage plusieurs parallèles symboliques avec le récit des femmes au tombeau dans les Évangiles. Voici les liens principaux entre ces deux passages :
- La quête de l’être aimé :
- Dans le Cantique des Cantiques, la bien-aimée se lève la nuit pour chercher son bien-aimé qu’elle ne trouve pas. Son désir et son amour la poussent à sortir malgré l’obscurité, déterminée à retrouver celui qu’elle aime.
- De même, dans les Évangiles, les femmes se rendent au tombeau très tôt le matin, juste après l’aube, pour honorer Jésus, leur bien-aimé maître. Elles viennent avec un profond amour et une dévotion, mais elles sont confrontées à l’absence du corps, intensifiant leur quête pour le retrouver.
- Le symbole de l’absence et de la présence :
- Dans le Cantique des Cantiques, l’absence du bien-aimé pousse la bien-aimée à le chercher activement. Cet état de manque crée une tension qui reflète la profondeur de leur relation.
- Pour les femmes au tombeau, l’absence de Jésus les remplit de perplexité et de tristesse, mais cet instant d’absence devient bientôt une révélation, car elles entendent l’annonce de la résurrection. L’absence initiale de Jésus dans le tombeau devient le signe d’une présence nouvelle, marquant son triomphe sur la mort.
- La rencontre avec des messagers :
- Dans Cantique des Cantiques, la bien-aimée rencontre des gardes dans sa recherche, mais ils ne lui donnent aucune réponse sur son bien-aimé.
- Dans les récits évangéliques, les femmes rencontrent des messagers (des anges) près du tombeau. Contrairement aux gardes silencieux du Cantique, les anges délivrent un message crucial : « Il n’est pas ici, il est ressuscité. » Cette rencontre éclaire leur quête en leur révélant la réalité de la résurrection.
- Symbolisme de l’amour inébranlable :
- Le Cantique des Cantiques illustre un amour passionné, où la bien-aimée cherche sans relâche, même dans le silence et l’incertitude.
- De même, l’amour des femmes pour Jésus les pousse à braver l’obscurité et l’incertitude, les amenant au tombeau malgré la mort de leur maître. Leur fidélité est récompensée par la révélation de la résurrection, qui devient l’ultime manifestation de l’amour divin et de la victoire sur la mort.