F35.4 – Judas se pend / Bible Ancien-Testament

Ahitofel se pend

2Sm 17,21-23

21 Ils s’en allèrent informer le roi David. Ils lui dirent : « Levez-vous et passez l’eau en toute hâte car Ahitofel a conseillé de vous attaquer. »
22 David se leva donc, ainsi que toute la troupe qui était avec lui, et ils passèrent le Jourdain ; au lever du jour, il n’en restait plus un seul qui n’ait passé le Jourdain.
23 Quant à Ahitofel, voyant que son conseil n’était pas suivi d’effet, il sella son âne et se mit en route pour regagner sa maison, dans sa ville. Il donna ses instructions aux gens de sa maison. Puis il se pendit, mourut et fut enseveli dans le tombeau de son père.

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Questions :

 

Commentaire :

Dans 2 Samuel 17, 21-23, le texte relate les conséquences de la trahison d’Ahitophel, ancien conseiller du roi David, qui s’est allié avec Absalom, le fils de David, en révolte contre son père. Ce passage contient plusieurs thèmes puissants liés à la trahison, au remords, et aux conséquences de l’orgueil blessé.

1. Ahitophel, le conseiller trahi par Absalom

Ahitophel, conseiller d’une grande sagesse, passe du côté d’Absalom lorsqu’il se rebelle contre son père, David. En trahissant David, Ahitophel espère sans doute conserver ou augmenter son influence en se plaçant du côté du futur roi. Il conseille à Absalom une stratégie militaire pour capturer David, mais cet avis n’est pas suivi. Absalom choisit au contraire de suivre le conseil de Houshaï, un autre conseiller, secrètement loyal à David. Le rejet du conseil d’Ahitophel est pour lui un signe de perte d’influence et une humiliation insupportable.

2. L’orgueil et la perte de statut

Ahitophel, voyant que ses conseils sont ignorés, est blessé dans son orgueil et se sent probablement rejeté par le nouveau pouvoir qu’il a choisi de soutenir. Pour un homme habitué à être écouté, l’échec de son conseil est une humiliation. Cela révèle l’importance qu’il attache à son statut et à son influence, bien plus qu’à des valeurs d’intégrité ou de loyauté. Ce refus de son conseil est vécu comme une perte insurmontable, au point de le pousser au suicide.

3. Le choix du suicide : un acte de désespoir et de contrôle

Ahitophel retourne chez lui, met de l’ordre dans ses affaires, puis se pend. Ce geste peut être interprété comme une tentative désespérée de garder le contrôle de sa vie et de son honneur en décidant de sa fin. Plutôt que d’affronter la honte et la perte de sa position d’influence, il choisit une issue tragique. Son suicide marque la conséquence ultime de l’orgueil blessé et de l’incapacité de se réconcilier avec ses choix et leurs conséquences.

4. La dimension spirituelle : la futilité de la trahison

Ahitophel est un personnage qui illustre la futilité de la trahison pour des motifs d’ambition personnelle. En trahissant David, il s’est aliéné son ancien maître sans obtenir de reconnaissance d’Absalom. Son suicide reflète l’issue souvent tragique de ceux qui trahissent par ambition : sans soutien véritable, ils se retrouvent isolés. Ahitophel n’a trouvé ni sécurité ni satisfaction dans sa quête de pouvoir, et son sort montre que les alliances basées sur l’opportunisme sont instables et mènent souvent à la désillusion.

Leçon spirituelle

Le sort d’Ahitophel met en garde contre les dangers de l’orgueil, de l’ambition et de la trahison pour des intérêts personnels. La fidélité et l’intégrité envers ses engagements sont essentielles, et l’attachement à la reconnaissance et à la gloire personnelle peut mener à la chute. Ce passage invite à réfléchir sur les valeurs de loyauté, d’humilité et de confiance en Dieu, plutôt que de chercher à contrôler les circonstances pour son avantage personnel.

L’Évangile nous rappelle souvent que la véritable grandeur réside dans le service et l’humilité. La fin tragique d’Ahitophel montre que la quête de pouvoir, lorsqu’elle se fait au détriment des autres, ne peut apporter ni paix ni satisfaction durables.

Joab tue Absalon

2 Sm 18,9-17

09 Absalom se retrouva par hasard en face des serviteurs de David. Il montait un mulet, et le mulet s’engagea sous la ramure d’un grand térébinthe. La tête d’Absalom se prit dans les branches, et il resta entre ciel et terre, tandis que le mulet qui était sous lui continuait d’avancer.
10 Quelqu’un l’aperçut et avertit Joab : « Je viens de voir Absalom suspendu dans un térébinthe. »
11 Joab dit à l’homme qui l’avait averti : « Tu l’as vu ! Pourquoi donc ne l’as-tu pas frappé et abattu sur place ? J’aurais dû alors te donner dix pièces d’argent et une ceinture. »
12 L’homme répondit à Joab : « Même si je soupesais maintenant, dans la paume de mes mains, mille pièces d’argent, je ne porterais pas la main sur le fils du roi, car nous avons entendu de nos oreilles l’ordre que le roi vous a donné à toi, à Abishaï et à Ittaï : “Par égard pour moi, veillez sur le jeune Absalom !”
13 Et si j’avais commis cette trahison au péril de ma vie, comme rien n’échappe au roi, tu te serais toi-même tenu à l’écart. »
14 Joab lui dit : « Je ne vais pas perdre mon temps avec toi ! » Et il se saisit de trois épieux qu’il planta dans le cœur d’Absalom, encore vivant au milieu du térébinthe.
15 Alors, dix jeunes écuyers au service de Joab entourèrent Absalom pour le frapper à mort.
16 Joab sonna du cor. La troupe, faisant demi-tour, cessa de poursuivre Israël, car Joab l’en empêcha.
17 On prit Absalom, on le jeta dans la grande fosse en pleine forêt, et l’on érigea par-dessus un monceau de pierres très imposant. Tout Israël s’était enfui, chacun à ses tentes.

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Questions :

 

Commentaire :

e passage de 2 Samuel 18, 9-17 décrit la mort tragique d’Absalom, le fils de David, qui s’était rebellé contre son père pour s’emparer du trône d’Israël. Voici un résumé de ce qui se passe dans ces versets. Ce passage est chargé d’enseignements et de symboles, notamment sur la justice, la loyauté, et les conséquences de la rébellion.

1. La mort d’Absalom : la justice et les conséquences de la rébellion

Absalom, après s’être révolté contre son père David et avoir tenté de prendre le trône, meurt dans des circonstances qui évoquent un jugement divin. Il se retrouve suspendu par les cheveux dans un térébinthe, sans défense, comme si la nature elle-même le retenait pour l’empêcher de fuir. Ce détail symbolise l’inéluctabilité de la justice qui le rattrape : bien qu’il ait gagné en popularité et provoqué une guerre civile, sa rébellion le mène finalement à une mort humiliante et douloureuse. Suspendu « entre ciel et terre », Absalom se trouve littéralement entre deux mondes, ni vivant ni mort, symbolisant peut-être l’état spirituel d’un homme coupé de ses liens familiaux et divins.

2. Joab et la désobéissance à David

David avait explicitement ordonné de ménager la vie d’Absalom (2 Samuel 18, 5), mais Joab, général de David, désobéit à cet ordre et tue Absalom. Joab agit ainsi pour plusieurs raisons possibles : il voit en Absalom une menace directe pour la stabilité du royaume, il est personnellement en colère contre lui, ou il veut mettre fin à la guerre rapidement. Ce geste de Joab montre un sens de la justice expéditive, mais il met également en lumière son indépendance vis-à-vis des ordres du roi, qu’il juge peut-être trop cléments. Par cet acte, Joab se place en exécuteur d’une justice humaine, dépassant les instructions royales et agissant selon sa propre compréhension du bien et du mal.

3. L’homme qui refuse de tuer Absalom : la loyauté envers le roi

L’un des soldats de David refuse de tuer Absalom malgré l’insistance de Joab. Il reconnaît l’ordre du roi de ne pas toucher à Absalom et refuse, même contre une récompense, de porter la main sur le fils du roi. Ce soldat représente la fidélité aux ordres du roi et aux valeurs morales, montrant qu’il respecte les décisions de David, même si celles-ci semblent aller contre la logique de la guerre. Il incarne un idéal de loyauté et de respect de l’autorité, qui contraste fortement avec Joab et souligne la complexité des personnages et des choix moraux dans ce récit.

4. Absalom enterré sous un monceau de pierres : un symbole d’infamie

Après sa mort, Absalom est jeté dans une fosse recouverte d’un grand monticule de pierres, une pratique souvent associée dans la Bible aux criminels ou aux ennemis. Ce type de sépulture symbolise le rejet et la condamnation de son acte de rébellion. En ne lui offrant pas une sépulture honorable, Joab et ses hommes montrent que, pour eux, Absalom a trahi son père et sa nation de manière irréparable. La fosse devient un témoignage visible de sa honte, un avertissement pour ceux qui défieraient l’ordre établi.

Dimension spirituelle

La mort d’Absalom et sa mise à l’écart sous un monticule de pierres montrent que les actions humaines ont des conséquences et que la rébellion et l’orgueil peuvent mener à une chute. Absalom, figure de l’ambition et de la révolte, finit par payer le prix de ses choix. Ce passage montre également la complexité de la justice humaine et les dilemmes moraux auxquels font face les personnages : Joab, bien qu’instruit par le roi, choisit de désobéir en pensant que cela est nécessaire pour le royaume.

Ce récit invite à réfléchir aux conséquences des choix personnels, aux limites de la loyauté et au poids de la justice divine. À travers le destin d’Absalom, la Bible rappelle que l’orgueil et la violence finissent souvent par se retourner contre ceux qui les poursuivent.