24. La guérison du lépreux – Nouveau testament

Mt 8,1-4

1 Lorsque Jésus descendit de la montagne, des foules nombreuses le suivirent.

2 Et voici qu’un lépreux s’approcha, se prosterna devant lui et dit : « Seigneur, si tu le veux, tu peux me purifier. »

3 Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : « Je le veux, sois purifié. » Et aussitôt il fut purifié de sa lèpre.

4 Jésus lui dit : « Attention, ne dis rien à personne, mais va te montrer au prêtre. Et donne l’offrande que Moïse a prescrite : ce sera pour les gens un témoignage. »

Vocabulaire :

 

Questions :

 

Commentaire :

La demande du lépreux est exemplaire :  « Seigneur, si tu le veux, tu peux me purifier. »
Elle est à la fois une confiance totale en ce que Jésus est capable de faire (tu peux me purifier) et en même temps un abandon aussi total à la volonté de Jésus (si tu le veux).
Nous pouvons traduire cette demande par le « s’il te plaît ».

À l’époque de Jésus, le lépreux est totalement rejeté par la société. En s’approchant d’un lépreux, on s’exposait à contracter sa maladie ainsi que son impureté, une salissure spirituelle. C’est pour cela que les lépreux étaient exclus de la communauté humaine et religieuse : dès les premiers signes, la personne doit consulter un prêtre chargé de la déclarer « impure ». Et si le malade guérit, il doit revoir le prêtre pour qu’il le déclare « pur » et lui permette de revenir vivre parmi les autres.

Cet homme marqué du sceau de l’impureté et qui doit se tenir à distance s’approche de Jésus avec confiance, déférence et humilité : Il tombe à ses genoux. « Si tu le veux, tu peux me purifier » (v. 41). Il s’en remet à sa bienveillance. Quelle intensité et profondeur de ce moment vécu par le malade humilié par son entourage ? Quel avenir se dessine pour lui, la réalité future qui va dépasser tout ce qu’il connaît dans sa chair et dans ses relations ? Sa foi et son espérance lui permettent de braver les interdits et de croire que grâce à Jésus sa vie aura désormais un sens.

Jésus, saisi de compassion, accueille avec amour la confiance de cet homme méprisé. Il acquiesce en reprenant les mots mêmes de son interlocuteur. Il le touche et lui dit : « Je le veux, sois purifié » (v. 41). Jésus lui rend sa dignité, Il recrée la relation, lui offre un avenir, lui permet d’accéder à son vrai visage. En touchant le lépreux, Jésus ne craint pas la contagion ; Il pose un geste scandaleux, inacceptable pour un Juif. N’est-il pas venu pour les pauvres, annoncer aux captifs la délivrance et aux aveugles le retour à la vue, rendre la liberté aux opprimés (Lc 4,18) ? Cette transgression de Jésus qui le rend impur légalement est un dépassement de la Loi ancienne. C’est l’heure où Il affirme son identité et sa mission ; où Il manifeste la tendresse et l’engagement de son Père pour les plus faibles ; où Il poursuit sa lutte contre le péché, contre cette idée que le lépreux est moralement responsable de sa maladie. Quatre fois le mot « purifié » est utilisé, indiquant l’importance de cette exigence et l’entrée en relation avec Dieu. En demandant au lépreux de se taire, c’est comme si Jésus refusait qu’on le voie comme un magicien. Pour lui la guérison n’est pas simplement celle du corps. La lèpre est une image du péché : elle commence par une petite tache qui grandit jusqu’à déformer le corps et provoquer la mort. Le péché commence aussi par de petites taches, petits mensonges ou petites moqueries, qui s’attaquent à l’âme et la détruisent peu à peu. En « purifiant » le lépreux, Jésus montre ce que signifie « sauver » les hommes : c’est leur permettre de rester « vivants ». Mais cela demande un effort de notre part, une volonté d’être guérit, comme le lépreux quand il ose sortir pour aller à la rencontre de Jésus.