F39.4 – Jésus porte sa croix / Bible Ancien-Testament
Isaac porte le bois du sacrifice et Abraham le feu
Gn 22,1-14 :
1 Après ces événements, Dieu mit Abraham à l’épreuve. Il lui dit : « Abraham ! » Celui-ci répondit : « Me voici ! »
2 Dieu dit : « Prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac, va au pays de Moriah, et là tu l’offriras en holocauste sur la montagne que je t’indiquerai. »
3 Abraham se leva de bon matin, sella son âne, et prit avec lui deux de ses serviteurs et son fils Isaac. Il fendit le bois pour l’holocauste, et se mit en route vers l’endroit que Dieu lui avait indiqué.
4 Le troisième jour, Abraham, levant les yeux, vit l’endroit de loin.
5 Abraham dit à ses serviteurs : « Restez ici avec l’âne. Moi et le garçon nous irons jusque là-bas pour adorer, puis nous reviendrons vers vous. »
6 Abraham prit le bois pour l’holocauste et le chargea sur son fils Isaac ; il prit le feu et le couteau, et tous deux s’en allèrent ensemble.
7 Isaac dit à son père Abraham : « Mon père ! – Eh bien, mon fils ? » Isaac reprit : « Voilà le feu et le bois, mais où est l’agneau pour l’holocauste ? »
8 Abraham répondit : « Dieu saura bien trouver l’agneau pour l’holocauste, mon fils. » Et ils s’en allaient tous les deux ensemble.
9 Ils arrivèrent à l’endroit que Dieu avait indiqué. Abraham y bâtit l’autel et disposa le bois ; puis il lia son fils Isaac et le mit sur l’autel, par-dessus le bois.
10 Abraham étendit la main et saisit le couteau pour immoler son fils.
11 Mais l’ange du Seigneur l’appela du haut du ciel et dit : « Abraham ! Abraham ! » Il répondit : « Me voici ! »
12 L’ange lui dit : « Ne porte pas la main sur le garçon ! Ne lui fais aucun mal ! Je sais maintenant que tu crains Dieu : tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique. »
13 Abraham leva les yeux et vit un bélier retenu par les cornes dans un buisson. Il alla prendre le bélier et l’offrit en holocauste à la place de son fils.
14 Abraham donna à ce lieu le nom de « Le-Seigneur-voit ». On l’appelle aujourd’hui : « Sur-le-mont-le-Seigneur-est-vu. »
Vocabulaire :
Questions :
Commentaire :
Ce récit accrédite l’idée que Dieu demande qu’on lui sacrifie tout, même l’être le plus cher, le plus précieux. Comment Dieu peut-il demander à Abraham de sacrifier son « fils, son unique, celui qu’il aime », tout simplement en vue d’éprouver sa foi ? Pour mettre Abraham à l’épreuve, Dieu ne pouvait-il pas exiger autre chose ? Que faut-il penser d’un tel Dieu ? Et que faut-il penser d’Abraham se prêtant à un infanticide pour obéir à Dieu ?
La tradition a identifié le pays de Moriyya, où Dieu envoie Abraham, à la colline où s’élèvera le temple de Jérusalem. Le rite cananéen des sacrifices d’enfants s’était introduit en Israël et il était pratiqué dans la vallée de la Géhenne. Ainsi cet épisode prend une toute autre dimension et signification. Abraham suit le rite local des cananéens. Dieu va l’en empêcher tout en mettant sa foi à l’épreuve et en donnant un sens nouveau au sacrifice comme un don total de sa vie à Dieu. Ce que Jésus accomplira sur la croix. Car Dieu ne demande pas « d’immoler » et de « sacrifier » – comme le comprend Abraham – mais de le « faire monter » (signification littérale du verbe hébreux), c’est-à-dire de l’élever vers le ciel, de le consacrer à Dieu. Du coup, le sens du récit s’éclaire : Dieu n’est pas un Dieu meurtrier, mais le Dieu qui sauve.
Elie et la veuve de Sarepta
1R 17,10-16 :
10 Le prophète Élie partit pour Sarepta, et il parvint à l’entrée de la ville. Une veuve ramassait du bois ; il l’appela et lui dit : « Veux-tu me puiser, avec ta cruche, un peu d’eau pour que je boive ? »
11 Elle alla en puiser. Il lui dit encore : « Apporte-moi aussi un morceau de pain. »
12 Elle répondit : « Je le jure par la vie du Seigneur ton Dieu : je n’ai pas de pain. J’ai seulement, dans une jarre, une poignée de farine, et un peu d’huile dans un vase. Je ramasse deux morceaux de bois, je rentre préparer pour moi et pour mon fils ce qui nous reste. Nous le mangerons, et puis nous mourrons. »
13 Élie lui dit alors : « N’aie pas peur, va, fais ce que tu as dit. Mais d’abord cuis-moi une petite galette et apporte-la moi ; ensuite tu en feras pour toi et ton fils.
14 Car ainsi parle le Seigneur, Dieu d’Israël : Jarre de farine point ne s’épuisera, vase d’huile point ne se videra, jusqu’au jour où le Seigneur donnera la pluie pour arroser la terre. »
15 La femme alla faire ce qu’Élie lui avait demandé, et pendant longtemps, le prophète, elle-même et son fils eurent à manger.
16 Et la jarre de farine ne s’épuisa pas, et le vase d’huile ne se vida pas, ainsi que le Seigneur l’avait annoncé par l’intermédiaire d’Élie.
Vocabulaire :
Questions :
Commentaire :
Sur la terre d’Israël, comme dans les pays avoisinants, c’est un temps de sécheresse et donc de famine. Le prophète Élie a annoncé que Dieu n’accepterait de faire pleuvoir que lorsque le peuple se sera détourné de ses idoles. Élie fait partie des premières victimes de cette famine : le torrent dans lequel il s’abreuve habituellement est maintenant à sec ; aussi, il fuir à l’étranger, dans la ville de Sarepta (actuel Liban), pour quémander un peu de pain.
Seule, une pauvre femme, une veuve, vient au-devant du prophète ; seuls les pauvres savent accueillir les pauvres ; ensemble, ils ont le courage et la force d’espérer que la bénédiction de Dieu ne manquera pas à ceux qui se confient en lui. Et c’est ainsi que cela se produisit : la jarre de farine ne fut point épuisée, le vase d’huile ne se vida point.
Par son action, le prophète Élie dénonce l’idolâtrie et annonce la fidélité de Dieu. Ces deux éléments (dénoncer et annoncer) sont la double composante de toutes paroles qui sortent de la bouche de Dieu.
Le lien avec la croix de Jésus est d’abord avec le bois que la veuve ramasse (2 morceaux) pour se chauffer et préparer le repas et que les pères de l’Église ont mis en relation avec la croix de Jésus ; mais aussi avec la bénédiction de Dieu et sa surabondance.
Le peuple marque les montants des portes avec le sang de l’agneau.
Ex 12,21-23
21 Moïse convoqua tous les anciens d’Israël et leur dit : « Prenez un agneau par clan et immolez-le pour la Pâque.
22 Puis vous prendrez un bouquet d’hysope, vous le tremperez dans le sang que vous aurez recueilli dans un récipient, et vous étendrez le sang sur le linteau et les deux montants de la porte. Que nul d’entre vous ne sorte de sa maison avant le matin.
23 Ainsi, lorsque le Seigneur traversera l’Égypte pour la frapper, et qu’il verra le sang sur le linteau et les deux montants, il passera cette maison sans permettre à l’Exterminateur d’y entrer pour la frapper. »
Vocabulaire :
Questions :
Commentaire :
L’Exode a probablement eu lieu vers 1265, sous le règne du Pharaon Ramsès II. Toutankhamon était mort depuis déjà 75 ans. L’Égypte était un grand peuple depuis plusieurs millénaires. À l’inverse, la Grèce n’était pas encore ce pays civilisé qu’elle allait devenir (Homère est du IXe siècle), et Rome n’existait tout simplement pas. (Elle sera fondée en 753).
Chaque année le peuple de Dieu doit rappeler tout ce que Dieu a fait pour lui quand il l’a libéré de l’esclavage (= la Pâque).
Moïse rapporte au peuple les paroles de Dieu : « Je traverserai le pays d’Égypte, cette nuit-là ; je frapperai tout premier-né au pays d’Égypte, depuis les hommes jusqu’au bétail. Contre tous les dieux de l’Égypte j’exercerai mes jugements : Je suis le Seigneur. » (Ex 12, 12). Le jugement de Dieu va s’exercer. Les premières victimes sont les idoles. Le peuple égyptien aussi sera frappé. Qu’en sera-t-il d’Israël ? À côté des Égyptiens coupables d’idolâtrie et de cruauté, le peuple d’Israël n’est pas un peuple de saints. Israël est « épargné ». Le signe de cette miséricorde de Dieu est donc le sang sur la porte des maisons. Car seuls ceux qui font confiance à la parole de Moïse, et donc ont foi en la parole de Dieu, et mettent sur leur porte le signe du sang, seront sauvés au jour du jugement.
Salomon : Pr 1,24 : Quand j’ai appelé, vous avez rechigné, quand j’ai tendu la main, nul ne s’en est soucié ! / Ps 128,3 : Sur mon dos, des laboureurs ont labouré et creusé leurs sillons ;
Ezéchiel : Ez 9,4 : Il lui dit : « Passe à travers la ville, à travers Jérusalem, et marque d’une croix au front ceux qui gémissent et qui se lamentent sur toutes les abominations qu’on y commet. »
Isaïe : Es 53,7 : Maltraité, il s’humilie, il n’ouvre pas la bouche : comme un agneau conduit à l’abattoir, comme une brebis muette devant les tondeurs, il n’ouvre pas la bouche.
Jérémie : Jr 11,19 : Moi, j’étais comme un agneau docile qu’on emmène à l’abattoir, et je ne savais pas qu’ils montaient un complot contre moi. Ils disaient : « Coupons l’arbre à la racine, retranchons-le de la terre des vivants, afin qu’on oublie jusqu’à son nom. »