F38.5 – La flagellation / Interprétation

Le lien entre Deutéronome 25,1-3 et la flagellation de Jésus réside dans le thème commun du châtiment corporel dans un cadre juridique. Cependant, alors que la loi de l’Ancien Testament cherche à imposer des limites et à maintenir une certaine dignité humaine, la flagellation de Jésus par les autorités romaines représente une transgression de ces principes, une punition injuste infligée à l’innocent. Cela montre aussi comment la souffrance de Jésus peut être vue comme une manière de dépasser la justice humaine pour accomplir un dessein divin de rédemption.

Le lien entre Deutéronome 25,1-3 et la flagellation de Jésus se trouve principalement dans la question du châtiment corporel infligé dans un contexte de justice, ainsi que dans la manière dont les autorités religieuses et civiles traitent ceux qu’elles considèrent comme coupables. Ces deux événements illustrent des pratiques de répression et des peines infligées dans un cadre légal ou religieux, mais avec des nuances différentes.

1. Châtiment corporel et procédure légale

  • Deutéronome 25,1-3 régit la procédure judiciaire israélite dans le cas où un homme est reconnu coupable d’une transgression et mérite un châtiment physique. Le passage spécifie qu’un coupable peut être frappé de quarante coups de fouet, mais la loi limite la peine à quarante coups pour éviter de déshonorer la personne (ce qui reflète un souci d’humanité, même dans la punition physique).
  • Dans l’Évangile, lors de la flagellation de Jésus, la peine de Jésus ne suit pas la même rigueur légale que celle mentionnée dans Deutéronome 25. En effet, Jésus n’est pas jugé en vertu d’une loi israélite stricte, mais plutôt dans un contexte de persécution religieuse et politique. Les autorités romaines infligent une flagellation violente à Jésus avant de le mener à la crucifixion, sans la contrainte de limiter le nombre de coups, ce qui conduit à une souffrance extrême.

2. L’humiliation publique et le pouvoir

  • Dans Deutéronome 25,1-3, la flagellation est une peine imposée dans un cadre judiciaire régulé, visant à corriger une faute tout en respectant la dignité de l’individu, dans une certaine mesure, puisque la loi interdit d’infliger plus de quarante coups pour éviter l’humiliation excessive. La peine est publique, mais il existe une certaine modération dans le traitement du coupable, un souci de justice dans l’application de la punition.
  • Dans le cas de la flagellation de Jésus (principalement décrite dans les Évangiles de Jean 19,1 et Matthieu 27,26), la peine est une forme de torture imposée non seulement comme une sanction pour une prétendue rébellion, mais aussi comme un moyen de se moquer de Jésus en tant que prétendu « roi des Juifs ». La flagellation subie par Jésus n’est pas seulement une peine, mais aussi une humiliation publique, une manière de le tourner en dérision. Jésus, tout en étant innocent, est traité de manière plus cruelle que la loi de Moïse l’aurait permis pour un délinquant.

3. Le contraste dans l’application de la justice

  • Deutéronome 25,1-3 met en évidence la justice légale, un système où les peines sont imposées de manière régulée, avec des limites précises, notamment pour éviter des souffrances inutiles. La loi divine impose un certain équilibre entre la punition et la dignité humaine.
  • La flagellation de Jésus, en revanche, montre l’injustice de l’application des lois par les autorités romaines, qui infligent une torture gratuite et humiliante. Jésus, bien que n’ayant commis aucun crime, subit une flagellation excessive et inhumaine, un acte de violence qui dépasse les limites de la loi. En cela, il incarne la victime ultime d’une justice dévoyée.

4. Dimension prophétique et symbolique

Le lien entre ces deux passages peut également être vu sous un angle symbolique et prophétique. Jésus, en subissant une flagellation bien au-delà des limites légales, devient un modèle d’innocence souffrante. Isaïe 53,5 prophétisait que le Messie souffrirait pour nos péchés, subissant des coups et des blessures pour apporter la guérison. Dans ce sens, la flagellation de Jésus n’est pas simplement une forme de châtiment, mais une forme de sacrifice rédempteur qui dépasse les limites de la justice humaine.

Le lien entre Jérémie 20,1-3 et la flagellation de Jésus réside dans le parallèle entre la souffrance, l’humiliation et la persécution des prophètes pour avoir annoncé la vérité divine. Dans les deux récits, les autorités religieuses et politiques rejettent et maltraitent les messagers de Dieu, ce qui est un acte symbolique de leur rejet de la parole divine. Jésus, comme Jérémie avant lui, subit la violence et l’humiliation pour témoigner de la vérité, incarnant ainsi le modèle du prophète souffrant et fidèle, dont la souffrance devient un instrument de salut pour l’humanité.

Le lien entre Jérémie 20,1-3 et la flagellation de Jésus réside dans l’expérience de la souffrance et de l’humiliation infligée à deux figures prophétiques qui annoncent des vérités impopulaires. Ces deux événements montrent comment ceux qui défendent la parole de Dieu peuvent être rejetés, persécutés et maltraités par les autorités en place.

1. Les persécutions subies par les prophètes

  • Dans Jérémie 20,1-3, Jérémie, un prophète fidèle, est maltraité par Paschhur, un prêtre et gouverneur du temple de Jérusalem. Paschhur fait battre Jérémie et l’enferme dans les ceps, un instrument de contrainte, afin de le faire taire après qu’il ait prophétisé la destruction de Jérusalem en raison de l’infidélité du peuple. Ce passage illustre la manière dont Jérémie est rejeté et persécuté pour avoir annoncé des messages de jugement qui déplaisent aux autorités religieuses et politiques.
  • De manière similaire, Jésus subit une flagellation violente avant sa crucifixion. Bien que Jésus soit l’Innocent par excellence, il est maltraité, humilié et frappé par les soldats romains sous les ordres des autorités religieuses juives et romaines. La flagellation de Jésus, comme l’humiliation de Jérémie, est une tentative de faire taire un messager de Dieu, qui annonce une vérité déplaisante pour les puissants.

2. Le rejet du message divin

  • Dans les deux cas, le rejet de ces prophètes n’est pas seulement une question de rejet personnel, mais aussi un rejet du message de Dieu. Jérémie, en tant que prophète, parle de la condamnation imminente de Jérusalem à cause de ses péchés, et il est rejeté et puni pour avoir révélé une telle vérité. De même, Jésus annonce la venue du Royaume de Dieu et dénonce les injustices religieuses et sociales. La flagellation de Jésus survient après que les autorités l’ont rejeté et accusé de blasphème pour ses paroles.

3. L’humiliation publique et le traitement cruel

  • Jérémie est publiquement humilié en étant mis dans les ceps, ce qui est une manière de le soumettre à une souffrance physique et psychologique, tout en l’exposant à l’humiliation publique. Cela est similaire à la flagellation de Jésus, qui est également une humiliation publique, une méthode de torture qui a pour but de dégrader la dignité de l’individu et de démontrer sa subordination totale au pouvoir en place. Dans les deux cas, la souffrance et l’humiliation sont des moyens de réprimer le message du prophète.

4. Le changement de nom de Paschhur et le jugement de Dieu

  • Dans Jérémie 20,3, après avoir été libéré des ceps, Jérémie annonce que le nom de Paschhur sera changé en Magor-Missabib, signifiant « terreur tout autour », en raison de son rejet du message de Dieu. Ce changement de nom est un acte prophétique qui annonce le jugement divin contre Paschhur et ceux qui suivent son exemple.
  • Dans le cas de Jésus, bien qu’il ne subisse pas un changement de nom comme Paschhur, sa flagellation et sa crucifixion précèdent un jugement divin plus grand qui est annoncé par ses souffrances. La souffrance de Jésus sur la croix est liée à l’idée du jugement sur ceux qui rejettent la vérité divine et persécutent les prophètes.

5. Le thème de la souffrance pour la vérité

Les deux passages, celui de Jérémie 20,1-3 et la flagellation de Jésus, illustrent ce thème central : la souffrance des prophètes pour avoir prêché la vérité. Dans les deux cas, les prophètes sont persécutés pour avoir transmis un message difficile, rejeté par ceux qui détiennent le pouvoir et l’autorité. Leur souffrance devient une forme de témoignage de la fidélité à Dieu, mais aussi un symbole de l’injustice faite à ceux qui annoncent la parole divine.