F39.5 – Jésus porte sa croix / Interprétation

Abraham et Isaac partent ensemble, Abraham portait l’épée et le feu, mais Isaac le bois par lequel il devait lui-même être sacrifié.
Cet Isaac qui portait le bois est un type du Christ, qui a porté sur son propre corps le bois de la croix sur laquelle il devait être sacrifié pour nous

Le lien entre Genèse 22,1-14 et Jésus portant sa croix réside dans la symbolique du sacrifice, du fils unique offert en obéissance à Dieu, et de la préfiguration de la rédemption. En acceptant de porter sa croix, Jésus accomplit ce que le sacrifice d’Isaac annonçait : l’amour de Dieu pour l’humanité, manifesté par le don de son propre Fils pour le salut du monde.

Le lien entre Genèse 22,1-14, le récit où Abraham est appelé à sacrifier son fils Isaac, et Jésus portant sa croix se trouve dans le thème du sacrifice, de l’obéissance absolue, et de la préfiguration de la rédemption par la souffrance. Voici quelques éléments spécifiques qui relient ces deux événements :

1. L’acte du sacrifice : Isaac et Jésus en tant que « fils unique »

  • Dans Genèse 22,1-14, Dieu demande à Abraham d’offrir en sacrifice son « fils unique, Isaac, qu’il aime », sur le mont Moriah. Cet acte représente une épreuve de foi pour Abraham et une obéissance totale envers Dieu.
  • Jésus est également le « Fils unique » du Père, offert en sacrifice pour le salut de l’humanité. L’amour de Dieu pour son Fils est évident dans les Évangiles, mais Dieu accepte ce sacrifice par amour pour le monde. Ainsi, tout comme Abraham est prêt à sacrifier Isaac, Dieu le Père offre son propre Fils en sacrifice pour la rédemption de l’humanité.

2. Le port du bois pour le sacrifice

  • Dans Genèse 22,6, Isaac porte lui-même le bois du sacrifice sur ses épaules, montant le mont Moriah avec Abraham, sans savoir qu’il est destiné à être sacrifié. Cet acte est symbolique de la soumission et de l’acceptation, bien que silencieuse, de la volonté de Dieu.
  • De même, Jésus porte sa croix en montant le Golgotha, portant lui-même l’instrument de son propre sacrifice. Ce parallèle souligne la similitude entre Isaac et Jésus, tous deux portant le bois pour leur propre sacrifice. Cet acte de porter le bois représente la soumission totale à la volonté divine et l’acceptation du destin de sacrifice.

3. Le mont du sacrifice : Mont Moriah et Golgotha

  • Le mont Moriah, où Abraham est conduit pour sacrifier Isaac, est traditionnellement associé à Jérusalem, lieu où Jésus sera ultérieurement crucifié. Le choix de cet endroit par Dieu pour le sacrifice d’Isaac est prémonitoire et symbolique.
  • Le Golgotha, la colline où Jésus est crucifié, est près de Jérusalem. Ce rapprochement géographique entre Moriah et Golgotha crée un lien symbolique fort, comme si le sacrifice d’Isaac annonçait celui de Jésus. Ce lieu devient ainsi un espace sacré de l’offrande suprême.

4. L’agneau de substitution et Jésus, l’Agneau de Dieu

  • Au moment où Abraham s’apprête à sacrifier Isaac, Dieu intervient et fournit un bélier comme substitut (Gn 22,13). Cet animal offert en sacrifice remplace Isaac et symbolise un sacrifice de substitution, qui sera repris dans les sacrifices de la Loi de Moïse.
  • Jésus est souvent appelé l’Agneau de Dieu (Jean 1,29) dans les Évangiles, car il devient lui-même le sacrifice substitutif pour l’humanité. Il prend sur lui les péchés du monde et devient l’Agneau offert pour la rédemption de tous. L’agneau qui remplace Isaac préfigure ainsi le rôle de Jésus en tant que sacrifice ultime.

5. L’obéissance et la foi des protagonistes

  • Dans le récit de la Genèse, Abraham manifeste une foi et une obéissance inébranlables, acceptant de sacrifier Isaac parce qu’il croit en la promesse de Dieu. Cette foi est le fondement de son acte, et il est prêt à tout pour obéir à Dieu, même au prix de la vie de son fils.
  • Dans les récits de la Passion, Jésus manifeste une obéissance absolue envers son Père, en acceptant de porter sa croix et de subir la crucifixion pour accomplir le plan divin de salut. Dans sa prière au jardin de Gethsémani, il dit : « Non pas ma volonté, mais la tienne » (Luc 22,42), montrant ainsi qu’il est prêt à obéir jusqu’au sacrifice ultime.

6. Préfiguration de la rédemption

  • Le récit d’Abraham et d’Isaac est souvent vu comme une préfiguration du sacrifice rédempteur de Jésus. Dieu demande un sacrifice, mais fournit finalement une substitution pour préserver la vie d’Isaac. Ce geste indique qu’un autre sacrifice viendra, un sacrifice ultime qui ne sera pas interrompu – celui de Jésus, qui sera offert en rédemption pour tous.
  • La Passion de Jésus accomplit et transcende la préfiguration de Genèse 22. Jésus devient l’offrande qui n’est pas interrompue. Par sa mort sur la croix, il apporte la rédemption promise par Dieu.

 

Comme le prophète Élie interpella une veuve qui allait sur le champ ramasser du bois et lui demanda de lui préparer un repas. Ainsi Jésus porte les deux poutres de la croix.

Le peuple étend sur les montants des portes le sang de l’agneau pour être protégé de l’ange exterminateur.
Ainsi Jésus porte la croix et apporte à toute l’humanité la libération du péché, par le sang versé sur la croix.

Le lien entre Exode 12,21-23 et Jésus portant la croix se trouve dans la figure de l’agneau sacrificiel, le sang versé pour la protection et la libération, et l’accomplissement du salut pour le peuple de Dieu. La première Pâque avec l’agneau en Égypte est une préfiguration de la Pâque de Jésus, qui par son sacrifice sur la croix, libère définitivement l’humanité de l’esclavage spirituel du péché et de la mort. En portant sa croix, Jésus incarne et accomplit pleinement le rôle de l’Agneau de Dieu, apportant un salut universel qui transcende le cadre de la première Pâque.

Le lien entre Exode 12,21-23, qui décrit le rituel de la Pâque avec le sang de l’agneau sur les portes des maisons des Israélites en Égypte, et Jésus portant la croix se trouve dans le thème du sacrifice de l’agneau, de la libération par le sang, et du salut qui résulte de ce sacrifice. Voici comment ces éléments se connectent et préfigurent la Passion de Jésus :

1. L’agneau sacrifié et Jésus, l’Agneau de Dieu

  • En Exode 12,21-23, Dieu ordonne aux Israélites de sacrifier un agneau sans défaut et d’utiliser son sang pour marquer les linteaux et les montants de leurs portes. Cette marque de sang est un signe de protection : le destructeur qui passe en Égypte pour frapper les premiers-nés « passera au-dessus » (Pâque signifie « passage ») des maisons marquées, épargnant ainsi les Israélites.
  • Dans le Nouveau Testament, Jésus est souvent appelé « l’Agneau de Dieu » (Jean 1,29). Tout comme l’agneau de la Pâque est sacrifié pour que le peuple soit épargné, Jésus est l’agneau sacrificiel dont le sang, versé lors de sa Passion et de sa crucifixion, apporte le salut et la rédemption. En portant sa croix, Jésus va vers son sacrifice, se livrant lui-même pour libérer l’humanité du péché et de la mort éternelle.

2. Le sang comme signe de salut et de protection

  • Dans Exode 12, le sang de l’agneau est un signe visible de protection pour les Israélites, car c’est grâce à lui que leurs maisons sont épargnées de la mort. Le sang devient ici le moyen par lequel Dieu épargne son peuple et le libère de l’esclavage en Égypte.
  • Dans la Passion de Jésus, son sang versé sur la croix est également un signe de salut pour l’humanité. Par son sacrifice, le sang de Jésus protège et sauve spirituellement ceux qui croient en lui, en les libérant de la mort spirituelle et du péché. Cette rédemption par le sang est un accomplissement de ce que la Pâque d’Égypte préfigurait : une délivrance définitive, non plus seulement physique mais spirituelle.

3. La libération d’un esclavage

  • La Pâque en Exode 12 marque la libération des Israélites de l’esclavage en Égypte. Par cette nuit de la Pâque, Dieu met fin à l’oppression de son peuple et inaugure une nouvelle ère pour Israël, qui sera conduit vers la Terre Promise.
  • Dans la Passion, Jésus porte sa croix en allant au Golgotha, offrant sa vie pour libérer l’humanité de l’esclavage du péché et de la mort spirituelle. Sa mort inaugure une nouvelle ère spirituelle, où les croyants sont réconciliés avec Dieu et peuvent accéder à la vie éternelle. La Pâque d’Égypte est donc une préfiguration de la Pâque chrétienne, où Jésus, l’Agneau immolé, offre une libération bien plus profonde.

4. L’obéissance et le sacrifice

  • En Exode, les Israélites montrent leur obéissance à Dieu en suivant ses instructions pour la Pâque : ils sacrifient l’agneau, appliquent le sang, et mangent le repas comme Dieu l’a ordonné. Cette obéissance leur assure le salut.
  • Jésus, dans sa Passion, obéit également à la volonté du Père en acceptant de porter sa croix et d’aller jusqu’au sacrifice ultime. Son obéissance totale à Dieu est la clé du salut de l’humanité. Jésus accomplit ainsi le modèle d’obéissance et de sacrifice que la Pâque d’Exode introduit.

5. Préfiguration de la Pâque chrétienne

  • Le sacrifice de l’agneau pascal dans Exode 12 est non seulement une libération pour les Israélites, mais aussi un événement fondateur qui sera commémoré chaque année dans la fête de la Pâque juive, rappelant la fidélité de Dieu envers son peuple.
  • Jésus, par son sacrifice sur la croix, accomplit et dépasse cette première Pâque en instituant la nouvelle Pâque chrétienne. En portant sa croix, Jésus avance vers le moment où il deviendra le nouvel Agneau pascal. Par sa mort et sa résurrection, il inaugure une nouvelle alliance, célébrée dans l’Eucharistie, où les chrétiens se rappellent et participent à son sacrifice, un sacrifice unique et éternel.