B17. Le discours sur la montagne : les béatitudes / Bible Ancien-Testament

Don de la loi à Moïse sur le mont Sinaï

Ex 19,16-19

16 Le troisième jour, dès le matin, il y eut des coups de tonnerre, des éclairs, une lourde nuée sur la montagne, et une puissante sonnerie de cor ; dans le camp, tout le peuple trembla.

17 Moïse fit sortir le peuple hors du camp, à la rencontre de Dieu, et ils restèrent debout au pied de la montagne.

18 La montagne du Sinaï était toute fumante, car le Seigneur y était descendu dans le feu ; la fumée montait, comme la fumée d’une fournaise, et toute la montagne tremblait violemment.

19 La sonnerie du cor était de plus en plus puissante. Moïse parlait, et la voix de Dieu lui répondait.

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Questions :

 

Commentaire :

Dans ce fameux récit, la mise en scène est grandiose. Celui qui nous relate cette théophanie met en œuvre toute une série d’éléments sonores et visuels, que l’on retrouve quand Dieu se montre à Moïse dans le buisson ardent (Ex 3 voir p. 26) mais aussi dans le N.T. : ainsi l’obscurité lors de la mort de Jésus (Mt 27,45) et le tremblement de terre lors de la Résurrection (Mt 28,2).

Le bruit et le déchaînement des forces cosmiques dominent largement. La montagne se devine à travers la fumée, qui évoque la nuée, signe de la présence agissante et mystérieuse de Dieu. Le feu et la fumée évoquent également la liturgie qui se déroule au temple de Jérusalem avec l’offrande de l’encens. Le passage de Dieu provoque crainte et tremblement dans le peuple, et met en lumière le rôle privilégié de Moïse, qui dialogue avec Dieu. Il reviendra de cette expérience avec un visage transfiguré.

Mais Dieu se manifeste aussi, ne l’oublions pas, dans le souffle fragile et ténu au mont Horeb à Élie (1R 19,11-12). Dieu est davantage silence que manifestation bruyante et merveilleuse !

Les dix paroles – les commandements :

Ex 20,1-17 :

1 Alors Dieu prononça toutes les paroles que voici :

2 « Je suis le Seigneur ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison d’esclavage.

3 Tu n’auras pas d’autres dieux en face de moi. (1)

4 Tu ne feras aucune idole, aucune image de ce qui est là-haut dans les cieux …  5 Tu ne te prosterneras pas devant ces dieux, pour leur rendre un culte… (2)

7 Tu n’invoqueras pas en vain le nom du Seigneur ton Dieu, … (3)

8 Souviens-toi du jour du sabbat pour le sanctifier. (4)

12 Honore ton père et ta mère, afin d’avoir longue vie sur la terre que te donne le Seigneur ton Dieu. (5)

13 Tu ne commettras pas de meurtre. (6)

14 Tu ne commettras pas d’adultère. (7)

15 Tu ne commettras pas de vol. (8)

16 Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain. (9)

17 Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain ; tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne : rien de ce qui lui appartient. » (10)

Vocabulaire :

 

Questions :

 

Commentaire :

Les dix commandements sont une recommandation forte, insistante de Dieu permettant aux hommes de construire une relation en les laissant libres de leurs actes. C’est un appel à l’amour et à la liberté qui structurent la relation à Dieu et aux prochains.

Le Décalogue (dix paroles) se comprend d’abord dans le contexte de l’Exode qui est le grand événement libérateur de Dieu au centre de l’ancienne Alliance. Qu’elles soient formulées comme préceptes négatifs, ou comme commandements positifs, ces « dix paroles » indiquent les conditions d’une vie libérée de l’esclavage. C’est un chemin de vie qui sépare d’une pratique ambiante non éthique. Dans la foi chrétienne, les dix paroles s’articulent autour de l’unique et même commandement de l’amour de Dieu et du prochain.

Souvent on oppose la morale des dix commandements (la Loi), à celle des Béatitudes (la promesse).

Cette opposition est factice. Les deux textes désignent deux faces différentes de l’unique morale.