D22.4 – Guérison du paralytique / Bible Ancien-Testament

Judith par sa beauté paralyse l’homme fort Holopherne (livre de Judith) :

Le général Holopherne est envoyé par Nabuchodonosor, roi des Assyriens, pour châtier Israël qui a refusé par deux fois de se soumettre à ses ordres. Pris d’une inquiétude mortelle, les Israélites organisent la résistance. Judith, une veuve de grande beauté, menant une vie exemplaire, vouée à la prière et au jeûne, propose aux chefs une action décisive de Dieu en faveur de son peuple (8,32). Bientôt, une femme séduisante se présente à la porte de la ville. Judith se présente comme une déserteuse prête à tout pour sauver sa vie. Conduite à Holopherne, elle l’envoûte et le séduit. Au terme de trois jours, Holopherne organise un banquet. Enivré par sa présence, et le vin, il s’effondre sur le lit, ivre mort. Judith saisit le grand sabre abandonné par le général et détache la tête qui roule sur le sol. Sans se démonter, elle la ramasse, sort de la tente, la tend à sa servante qui la met dans sa besace et l’apporte en triomphe aux Israélites.

Vocabulaire :

 

Questions :

 

Commentaire :

Holopherne est le général assyrien envoyé par Nabuchodonosor pour soumettre les peuples de l’ouest, y compris Israël. Il incarne :

  • L’oppression et la menace ennemie : il cherche à asservir les peuples par la force.
  • L’arrogance face à Dieu : Holopherne se croit invincible et méprise le Dieu d’Israël.

Cependant, il est vaincu de manière surprenante et divine :

  • Judith, une femme fidèle à Dieu, tue Holopherne en le décapitant, libérant ainsi Israël. Cet acte montre que Dieu agit à travers les faibles pour renverser les puissants.

Dans le Livre de Judith, l’histoire de Judith et Holopherne illustre la manière dont la beauté de Judith exerce un pouvoir presque irrésistible sur le général assyrien Holopherne. Judith, qui est décrite comme une femme exceptionnellement belle et vertueuse, parvient à séduire et à manipuler Holopherne, un homme puissant et impitoyable, en usant de sa beauté et de sa ruse. Son apparence et son charme jouent un rôle crucial dans la scène qui précède la décapitation d’Holopherne.

En effet, l’attraction qu’elle exerce sur lui contribue à le rendre vulnérable, le menant à la situation où il se retrouve incapable de résister à ses avances. Cette paralysie symbolique de l’homme fort est un aspect central de l’histoire : la beauté de Judith ne se limite pas à l’attirer physiquement, elle le subjugue au point qu’il en perd son jugement, le conduisant à sa propre chute. C’est une mise en lumière de la manière dont la beauté peut être utilisée comme une forme de pouvoir, un pouvoir capable de renverser les forces les plus puissantes, même celles qui paraissent invincibles.

Ainsi, l’histoire de Judith et Holopherne est non seulement une démonstration de la beauté de Judith, mais aussi de l’intelligence et de la stratégie qu’elle déploie pour renverser un ennemi bien plus fort qu’elle.

1 R 17,17-24 et 2 R 4,18-37 Elie ranime même des enfants morts, les seuls cas de retour à la vie dans l’Ancien Testament

Elie réveille le fils de la veuve

17 Après cela, le fils de la femme chez qui habitait Élie tomba malade ; le mal fut si violent que l’enfant expira.

18 Alors la femme dit à Élie : « Que me veux-tu, homme de Dieu ? Tu es venu chez moi pour rappeler mes fautes et faire mourir mon fils ! »

19 Élie répondit : « Donne-moi ton fils ! » Il le prit des bras de sa mère, le porta dans sa chambre en haut de la maison et l’étendit sur son lit.

20 Puis il invoqua le Seigneur : « Seigneur, mon Dieu, cette veuve chez qui je loge, lui veux-tu du mal jusqu’à faire mourir son fils ? »

21 Par trois fois, il s’étendit sur l’enfant en invoquant le Seigneur : « Seigneur, mon Dieu, je t’en supplie, rends la vie à cet enfant ! »

22 Le Seigneur entendit la prière d’Élie ; le souffle de l’enfant revint en lui : il était vivant !

23 Élie prit alors l’enfant, de sa chambre il le descendit dans la maison, le remit à sa mère et dit : « Regarde, ton fils est vivant ! »

24 La femme lui répondit : « Maintenant je sais que tu es un homme de Dieu, et que, dans ta bouche, la parole du Seigneur est véridique. »

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Questions :

 

Commentaire :

Le passage de 1 Rois 17,17-24 raconte l’histoire d’un miracle où Élie, prophète d’Israël, ressuscite le fils de la veuve de Sarepta, une ville située dans la région de Tyr et Sidon. Cet événement est significatif dans le contexte du ministère d’Élie et montre l’intervention divine dans des situations de grande souffrance et de désespoir.

Contexte immédiat

Élie, le prophète, se trouve chez une veuve à Sarepta, dans un contexte de famine et de sécheresse, qui frappe Israël et les nations voisines. Avant cet événement, Dieu avait commandé à Élie de se rendre à Sarepta où une veuve allait le nourrir. Là, il accomplit un miracle en multipliant la farine et l’huile, permettant à la veuve de survivre malgré les pénuries (1 Rois 17,8-16).

Le texte (1 Rois 17,17-24)

Le passage de 1 Rois 17,17-24 raconte que le fils de cette veuve tombe gravement malade et meurt. La veuve, désespérée, se tourne vers Élie, lui reprochant la responsabilité de cette situation tragique. Elle exprime sa douleur face à la perte de son fils, qu’elle perçoit comme une punition pour ses péchés.

  1. La plainte de la veuve (v. 17-18)
    La veuve, accablée par la souffrance, fait une accusation implicite envers Élie et Dieu, lui reprochant la mort de son fils. Elle voit dans cette tragédie une conséquence directe de son péché, une vision courante dans l’Ancien Testament où la maladie et la souffrance sont souvent liées au péché. Cela reflète une théologie de la rétribution (les souffrances sont vues comme des punitions pour des fautes passées).
  2. L’intercession d’Élie (v. 19-21)
    Face à la douleur de la veuve, Élie ne se contente pas de simples paroles de consolation. Il prend l’initiative d’intercéder pour le fils de la veuve. Élie monte avec l’enfant dans la chambre haute de la maison et, dans un acte de foi, s’étend trois fois sur lui en prière. Il crie à Dieu pour que le souffle de vie revienne dans l’enfant. Ce geste rappelle une relation particulière entre Élie et Dieu, où le prophète agit comme un médiateur entre la souffrance humaine et la miséricorde divine.
  3. La réponse divine (v. 22-24)
    Dieu exauce la prière d’Élie et rend la vie au fils de la veuve. L’enfant est ramené à la vie, et Élie descend avec lui, le remettant à sa mère. C’est un acte de grâce et de puissance divine, marquant la victoire sur la mort et la souffrance. La veuve, reconnaissant la nature divine de l’intercession d’Élie, exprime sa foi en Dieu en proclamant : « Maintenant je sais que tu es un homme de Dieu et que la parole de l’Éternel dans ta bouche est la vérité » (v. 24).

Thèmes majeurs

  1. Le pouvoir de la prière et de l’intercession
    L’acte d’Élie, qui prie de manière intense et insistante, montre le pouvoir de l’intercession. Dans ce texte, la prière d’un prophète est capable de transformer une situation désespérée, même la mort. Cela souligne la foi et la relation personnelle d’Élie avec Dieu.
  2. La souveraineté de Dieu sur la vie et la mort
    Le miracle montre que Dieu est souverain sur la vie et la mort. Il n’est pas limité par les lois naturelles et il peut restaurer la vie là où tout semble perdu. Cela préfigure également la résurrection de Jésus-Christ.
  3. La foi en la parole de Dieu
    La réponse de la veuve à la résurrection de son fils souligne l’importance de la foi dans la parole de Dieu. Elle reconnaît en Élie un homme de Dieu et valide la vérité de la parole qu’il proclame.
  4. La compassion divine pour les affligés
    Dieu intervient non seulement pour accomplir un miracle, mais aussi pour répondre à la douleur humaine. La veuve, dans sa grande détresse, est un symbole de la souffrance humaine. Le passage montre que Dieu est proche des souffrants, même dans des situations extrêmes.
  5. Un signe de la mission prophétique d’Élie
    Ce miracle est aussi un moyen pour Élie de prouver qu’il est un vrai prophète de Dieu. Ce n’est pas simplement un acte de charité, mais un signe de la présence active de Dieu au milieu de son peuple, même en dehors du territoire d’Israël.

Application pour aujourd’hui

Ce passage est une invitation à la foi, à la prière fervente et à la confiance en la puissance de Dieu, même dans les situations les plus sombres de la vie. Il nous rappelle que, malgré nos souffrances et nos épreuves, Dieu ne nous abandonne jamais. La prière d’intercession et la foi en Dieu peuvent apporter des réponses inattendues, et même la restauration de ce qui semblait perdu.

Ce texte nous invite également à considérer notre propre relation avec Dieu, à travers la foi et la prière, et à voir les souffrances humaines sous un angle plus large, celui de la solidarité, de la compassion et de la participation à la passion de Jésus-Christ.