G46.5 – Apparition à Marie-Madeleine / Interprétation 

Comme la fiancée dans le Cantique des cantiques lorsqu’elle trouva son bien-aimé, dit : « J’ai trouvé celui que mon cœur aime, je le tiens fort et ne le lâcherai point. Ainsi Marie-Madeleine, trouve celui que son cœur aime, le Christ et veut le retenir, mais il lui répond : « Ne me touche pas ! »

De même que le peuple est invité par Moïse de garder la distance avec la montagne sainte du Sinaï.  Ainsi Marie-Madeleine est invitée par Jésus à ne pas le retenir pour qu’il puisse monter vers son Père et notre Père.

En somme, bien que Jean 20,11-18 et Exode 19,10-12 soient situés dans des contextes différents, les deux récits évoquent des rencontres sacrées avec Dieu dans un lieu spécifique (le mont Sinaï pour l’Ancien Testament, le tombeau vide pour le Nouveau Testament). Dans ces deux passages, il y a un aspect de préparation, de sanctification et de révélation, ainsi qu’un changement dans la manière dont Dieu se fait connaître à son peuple. Jésus ressuscité inaugure une nouvelle forme de proximité avec Dieu, marquée par une rencontre personnelle, alors que le Sinaï préparait le peuple à rencontrer Dieu de manière plus distante et rituelle.

Les passages de Jean 20,11-18 et Exode 19,10-12 peuvent être rapprochés par plusieurs thèmes symboliques, bien que ces deux récits se situent dans des contextes différents. Voici les principaux liens entre ces deux passages :

1. La rencontre avec Dieu dans un lieu sacré :
   • Dans Exode 19,10-12, Dieu ordonne à Moïse de purifier le peuple et de les préparer à la rencontre avec Lui sur le mont Sinaï. Ce moment est un moment sacré où le peuple doit se sanctifier pour se tenir devant la sainteté de Dieu. Un espace spécifique, le mont Sinaï, est désigné pour cette rencontre divine.
   • Dans Jean 20,11-18, la rencontre de Marie Madeleine avec Jésus ressuscité a lieu dans le jardin, près du tombeau. Bien que cet endroit semble ordinaire, il devient un lieu sacré par la résurrection de Jésus. Comme le Sinaï était un lieu choisi par Dieu pour se manifester au peuple d’Israël, le tombeau vide devient un lieu où Dieu se révèle de manière nouvelle et décisive à Marie, marquant la première apparition du Christ ressuscité.
2. L’importance du lieu sacré et la séparation :
   • En Exode 19,10-12, Dieu donne des instructions précises pour la séparation entre le sacré et le profane : le peuple doit être préparé et sanctifié avant de s’approcher du mont Sinaï. Il est également interdit de franchir des limites pour ne pas être frappé de mort.
   • Dans Jean 20,11-18, un autre type de séparation se produit : Marie Madeleine se tient dehors, pleurant près du tombeau, jusqu’à ce que Jésus l’appelle par son nom. Jésus, dans sa résurrection, est « séparé » de la mort, mais aussi de l’ordre ancien, et sa rencontre avec Marie inaugure une nouvelle manière de comprendre la proximité avec Dieu. Le lien est rétabli, mais d’une manière qui dépasse la séparation rituelle de l’Ancien Testament, par une rencontre personnelle et intime avec le Christ ressuscité.
3. L’appel à la purification ou à la sanctification :
   • Dans Exode 19,10-12, la purification du peuple est nécessaire pour que celui-ci puisse entrer en relation avec Dieu. La sanctification est un préalable avant de rencontrer la présence divine sur le mont Sinaï.
   • Dans Jean 20,11-18, bien que Marie Madeleine ne soit pas explicitement appelée à une purification, le moment où elle reconnaît Jésus est un moment de transformation et de sanctification spirituelle. La résurrection de Jésus est le point culminant de la purification de l’humanité, car elle inaugure une ère nouvelle de réconciliation entre Dieu et l’homme, fondée sur la victoire de Jésus sur la mort.
4. L’aspect de la révélation progressive :
   • Dans Exode 19, la révélation de Dieu au peuple d’Israël est progressive. Dieu révèle sa présence de manière graduelle sur le mont Sinaï, un processus qui marque le début de la révélation de Dieu à son peuple, mais dans un cadre spécifique et limité.
   • Dans Jean 20, la révélation est aussi progressive : Marie Madeleine, initialement dans le deuil et la confusion, reconnaît Jésus uniquement lorsqu’il l’appelle par son nom. Ce moment marque la première révélation de Jésus ressuscité à une personne, mais la résonance de cette révélation s’étendra progressivement à tous les disciples, marquant ainsi le commencement d’une nouvelle révélation divine qui va au-delà des limites de l’ancienne alliance.
5. Le rôle des messagers :
   • Dans Exode 19, Moïse sert d’intermédiaire entre Dieu et le peuple, transmettant les instructions de Dieu et guidant le peuple dans sa préparation pour la rencontre divine.
   • Dans Jean 20, bien que Marie Madeleine soit la première à rencontrer Jésus ressuscité, elle est ensuite envoyée par Jésus pour annoncer la bonne nouvelle aux disciples. Elle devient ainsi un messager, tout comme Moïse servait d’intermédiaire pour transmettre la parole de Dieu au peuple d’Israël.

 

Le matin après que Daniel eu été donné à manger aux lions dans la fosse, le roi Nabuchodonosor vint vers la fosse pour voir si Daniel était encore vivant. Lorsqu’il le vit en vie, il se réjouit beaucoup. Darius est une préfiguration de Marie-Madeleine qui vint tôt le matin au tombeau et vit la première son maître et se réjouit beaucoup de sa résurrection des morts.

En somme, Jean 20,11-18 et Daniel 6,19-23 se rejoignent dans la manière dont le lieu de la mort (le tombeau, la fosse) devient lieu de vie, grâce à l’intervention divine. Dans les deux récits, la foi et l’amour pour Dieu sont récompensés par une manifestation de sa puissance salvatrice, et les témoins de cette délivrance sont envoyés pour partager cette révélation avec les autres.

Les passages de Jean 20,11-18 et Daniel 6,19-23 présentent des parallèles thématiques intéressants autour de la délivrance, la foi et la révélation divine dans une situation de mort apparente. Voici les principaux liens entre ces deux récits :

1. Une personne chère en situation de deuil ou d’inquiétude :
   • Dans Daniel, le roi Darius, qui apprécie et respecte Daniel, se rend dès l’aube à la fosse aux lions pour voir s’il a survécu. Darius est profondément préoccupé et inquiet, ayant espéré contre toute attente que Dieu pourrait sauver Daniel.
   • Dans Jean, Marie-Madeleine se tient près du tombeau de Jésus, en pleurs, croyant qu’il est mort et désespérée de le retrouver. Elle est venue à l’aube au tombeau, saisie d’un grand chagrin, montrant son amour et son attachement à Jésus.
2. Un tombeau ou une fosse vide :
   • Pour Darius, l’ouverture de la fosse aux lions est un acte dramatique : il découvre que Daniel a survécu, sauvé miraculeusement par Dieu. La fosse, lieu de mort apparente, devient symbole de la puissance divine de délivrance.
   • Marie-Madeleine, devant le tombeau vide, est également confrontée à une absence : Jésus n’est plus là où elle s’attendait à le trouver. Comme pour Daniel, le lieu de mort (le tombeau) devient ici un signe de victoire divine sur la mort, avec la résurrection de Jésus.
3. L’intervention divine et le rôle des anges :
   • Dans Daniel, un ange a fermé la gueule des lions, protégeant Daniel et montrant la faveur divine qui le sauve de la mort. Ce geste est un signe de la protection et de la fidélité de Dieu envers ceux qui lui sont fidèles.
   • Dans Jean, Marie-Madeleine rencontre deux anges dans le tombeau, qui l’interrogent sur sa tristesse. Les anges, par leur présence, soulignent la dimension sacrée et surnaturelle de la résurrection de Jésus, marquant un moment où le ciel touche la terre pour révéler la puissance divine.
4. La révélation et la reconnaissance du vivant :
   • Après avoir survécu à la fosse aux lions, Daniel est retrouvé vivant et témoigne de l’intervention de Dieu en sa faveur. Sa délivrance est une preuve de sa foi et de son innocence, une victoire de la vie sur une mort certaine.
   • Dans Jean, Marie reconnaît finalement Jésus quand il l’appelle par son nom. Ce moment de reconnaissance transforme son deuil en joie, révélant que Jésus est vivant, ayant triomphé de la mort. C’est la révélation de la résurrection qui change la perspective de Marie, passant du désespoir à la foi et à l’émerveillement.
5. Le témoignage et la proclamation de la délivrance :
   • Après sa libération, Daniel devient un témoignage vivant de la fidélité de Dieu. Son sauvetage inspire Darius à reconnaître la puissance du Dieu de Daniel.
   • De même, Marie-Madeleine devient la première messagère de la résurrection. Jésus lui dit de porter la nouvelle de sa résurrection aux disciples. Comme Daniel, elle est témoin de la puissance de Dieu, et sa mission est de proclamer la vie nouvelle en Christ.