F28.5 – Entrée de Jésus à Jérusalem / Interprétation

David est accueilli triomphalement par les femmes de Jérusalem après sa victoire après avoir vaincu Goliath.
Jésus sur un ânon est accueilli triomphalement par la population à son entrée à Jérusalem.

David et Jésus entrent à Jérusalem dans un cadre triomphal, la manière dont cela se fait révèle des différences profondes dans leur conception de la royauté : David comme conquérant guerrier et Jésus comme roi humble, messianique et pacifique. Jésus, en entrant sur un ânon, se place dans la continuité des promesses faites à David, mais en réinterprétant le rôle du Messie de manière radicalement nouvelle.

Le lien entre David accueilli triomphalement à Jérusalem et Jésus entrant à Jérusalem sur un ânon réside principalement dans la symbolique messianique et royale de ces événements.

1. David accueilli triomphalement à Jérusalem :

Lors du retour de David à Jérusalem, après avoir été exilé pendant une rébellion menée par son fils Absalom, la ville le reçoit avec un grand triomphe. Dans l’Ancien Testament, notamment dans le livre de 2 Samuel 15-19, lorsque David revient à Jérusalem, le peuple de la ville l’accueille comme un roi victorieux, ce qui marque la reconquête de son royaume. Cet accueil triomphal est un symbole de l’autorité divine et de la royauté légitime de David. Jérusalem, étant la capitale du royaume d’Israël, devient ainsi un centre du pouvoir spirituel et politique, où Dieu se manifeste à travers le roi.

2. Jésus entrant à Jérusalem sur un ânon :

L’entrée de Jésus à Jérusalem, le dimanche des Rameaux, est un acte symbolique très fort, qui résonne avec l’idée de la royauté messianique. L’événement est décrit dans les Évangiles (Matthieu 21, Marc 11, Luc 19, Jean 12). Jésus entre à Jérusalem non pas en conquérant guerrier, mais humblement monté sur un ânon, ce qui se réfère directement à une prophétie de Zacharie 9:9 qui annonce l’arrivée du roi messianique :
« Sois dans l’allégresse, fille de Sion ! Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici ton roi qui vient à toi : il est juste et victorieux, humble, et monté sur un âne, sur un ânon, le petit d’une ânesse. »

Cette prophétie est interprétée par les premiers chrétiens comme une annonce de la nature pacifique et spirituelle du règne de Jésus, qui ne se manifeste pas par la violence ou la conquête militaire, mais par l’humilité et la justice divine.

Le lien symbolique :

  • Royauté et messianisme : Tant l’entrée triomphale de David que celle de Jésus à Jérusalem sont liées à l’idée de royauté, mais la façon dont cela se manifeste est différente. David entre comme un roi victorieux et guerrier, tandis que Jésus entre comme un roi pacifique et humble.
  • Référence messianique : L’entrée de Jésus sur un ânon reprend une tradition messianique qui remonte à David. Le roi David est souvent vu dans les Écritures comme une figure type du Messie, celui qui rétablira le royaume d’Israël. Jésus, en entrant sur un ânon, s’inscrit dans cette lignée messianique, mais il le fait de manière à remettre en question les attentes populaires d’un Messie guerrier et politique.
  • Référence à la prophétie : L’usage de l’ânon par Jésus est aussi un signe clair de la volonté de se conformer aux prophéties de l’Ancien Testament, dont celle de Zacharie. Cela montre que Jésus se présente comme le Messie promis, mais selon une vision spirituelle du royaume de Dieu, et non une vision terrestre ou politique.

 

Lorsque Élisée rentrait dans sa ville, les fils des prophètes l’accueillaient avec beaucoup de gloire et d’honneur et le louaient en reconnaissant en lui l’Esprit d’Élie.
Jésus est salué par la foule de Jérusalem en reconnaissant en Lui le Fils de David.

Tout comme Élisée reçoit le manteau d’Élie, Jésus prend possession de son rôle messianique et prophétique, inaugurant ainsi un nouveau règne spirituel, annoncé par les prophètes et accompli en lui. Les deux événements soulignent une continuité dans le plan divin de salut, mais avec un accomplissement nouveau et définitif en Jésus.

Le passage de 2 Rois 2,13-15 et l’entrée de Jésus à Jérusalem (souvent appelée « l’Entrée triomphale » et relatée dans les Évangiles, par exemple dans Matthieu 21,1-11 ou Jean 12,12-19) peuvent être mis en relation par le biais de certains symboles et significations liées à la royauté et à l’autorité divine.

2 Rois 2,13-15 : Élie et Élisée

Dans 2 Rois 2,13-15, Élisée reçoit la cape d’Élie, symbolisant ainsi le passage de l’autorité prophétique. Après qu’Élie ait été enlevé au ciel, Élisée hérite de son esprit et de son pouvoir, ce qui se manifeste par la capacité d’Élisée à accomplir des miracles, notamment lorsqu’il traverse le Jourdain à l’aide du manteau d’Élie.

Ce passage est important dans le contexte de la succession spirituelle et de l’autorité divine. Il marque un moment où l’héritage d’Élie, prophète puissant, passe à Élisée, garantissant la continuité du message et de l’action de Dieu parmi son peuple.

L’Entrée triomphale de Jésus à Jérusalem

L’entrée de Jésus à Jérusalem, décrite dans les Évangiles, est un moment de proclamation publique de sa messianité et de son autorité royale. Jésus entre dans la ville monté sur un âne, conformément à la prophétie de Zacharie 9,9, symbolisant un roi humble et pacifique, mais aussi un roi puissant venu établir un règne spirituel.

Le lien entre les deux événements

  1. L’héritage et la transmission de l’autorité divine :
    • Dans 2 Rois 2,13-15, Élisée hérite de l’autorité d’Élie, un prophète qui a été un instrument majeur de Dieu dans l’Ancien Testament. Jésus, dans son entrée à Jérusalem, se positionne comme celui qui hérite et accomplit toute la tradition prophétique d’Israël, dont Élie est un modèle. L’entrée de Jésus à Jérusalem peut donc être vue comme une continuité de l’œuvre divine entamée par les prophètes.
  2. Un messie roi et prophète :
    • Comme Élisée hérite d’une autorité prophétique et royale (symbolisée par le manteau d’Élie), Jésus, par son entrée à Jérusalem, se manifeste comme le Messie prophétique et royal, celui qui porte l’autorité divine et qui accomplira la volonté de Dieu, non pas de manière violente, mais selon une humble royauté (monté sur un âne, dans l’humilité, mais en affirmant sa royauté).
  3. La transition vers un nouveau royaume :
    • Élisée, en recevant la cape d’Élie, inaugure une nouvelle phase dans l’histoire de la prophétie d’Israël. De même, Jésus, en entrant à Jérusalem, inaugure la phase finale du règne de Dieu sur Terre, un royaume qui ne sera pas de ce monde, mais qui sera spirituel, et qui marque la transition de l’Ancien au Nouveau Testament, où le Messie attendu prend toute son ampleur.