F33.4 – Juda prend l’argent / Bible Ancien-Testament
Joseph est vendu par ses frères aux ismaélites
Gn 37,25-28 :
25 Ils s’assirent ensuite pour manger. En levant les yeux, ils virent une caravane d’Ismaélites qui venait de Galaad. Leurs chameaux étaient chargés d’aromates, de baume et de myrrhe qu’ils allaient livrer en Égypte.
26 Alors Juda dit à ses frères : « Quel profit aurions-nous à tuer notre frère et à dissimuler sa mort ?
27 Vendons-le plutôt aux Ismaélites et ne portons pas la main sur lui, car il est notre frère, notre propre chair. » Ses frères l’écoutèrent.
28 Des marchands madianites qui passaient par là retirèrent Joseph de la citerne, ils le vendirent pour vingt pièces d’argent aux Ismaélites, et ceux-ci l’emmenèrent en Égypte.
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Le passage de Genèse 37, 25-28 décrit le moment où les frères de Joseph décident de le vendre à des marchands passant par là, au lieu de le tuer comme ils l’avaient initialement envisagé.
Ce passage met en lumière plusieurs éléments importants :
- La cruauté des frères de Joseph
Après avoir jeté Joseph dans une citerne, les frères de Joseph s’assoient pour manger, montrant une dureté de cœur et une insensibilité impressionnante vis-à-vis de leur propre frère. Le contraste entre leur acte cruel et leur repas montre à quel point leur jalousie les a déshumanisés. Ils sont insensibles à la détresse de Joseph, ce qui montre les effets destructeurs de la jalousie et de la rancune. - Le rôle de Juda et l’idée de profit
Juda propose de vendre Joseph plutôt que de le tuer, expliquant qu’il reste tout de même leur frère, leur « propre chair ». Bien que Juda semble agir avec une certaine pitié, il est aussi motivé par l’idée de tirer un bénéfice de cette vente. Plutôt que d’épargner Joseph par compassion, il voit une opportunité de profit dans cette transaction, ce qui montre un mélange complexe de sentiments et d’intérêts personnels. - La vente de Joseph comme préfiguration
La vente de Joseph pour vingt pièces d’argent préfigure d’autres récits bibliques, en particulier la trahison de Judas, qui vendra Jésus pour trente pièces d’argent. Joseph, figure innocente, est vendu par ses frères, tout comme Jésus sera trahi par un de ses disciples. Cela donne au texte une dimension prophétique, où Joseph apparaît comme une figure du « serviteur souffrant » qui souffre pour une fin plus grande. - Le rôle providentiel de cette trahison
Bien que la vente de Joseph semble être une défaite, elle s’inscrit dans un dessein plus vaste. La caravane d’Ismaélites qui passe à ce moment-là et la décision des frères de le vendre mènent Joseph en Égypte, où il finira par sauver sa famille lors de la famine. Ce passage illustre comment Dieu peut utiliser même les actes humains les plus sombres pour accomplir son plan de salut, transformant une trahison en une opportunité de rédemption.
Ainsi, Genèse 37, 25-28 souligne les ravages de la jalousie, la complexité des motivations humaines, et l’action providentielle de Dieu. Joseph, trahi par ses frères, deviendra plus tard leur sauveur, montrant comment Dieu peut faire naître la vie et la réconciliation même des situations les plus désespérées.
Les ismaélites amènent Joseph chez Putiphar
Gn 37,36 :
Cependant, les Madianites l’avaient vendu en Égypte à Putiphar, eunuque de Pharaon et commandant des gardes.
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Questions :
Commentaire :
Ce verset, bien que bref, est significatif à plusieurs niveaux et annonce des développements majeurs dans l’histoire de Joseph :
- Le destin de Joseph en Égypte
Ce verset marque un tournant dans la vie de Joseph, qui passe du statut de fils favori de Jacob à celui d’esclave étranger. Son arrivée en Égypte, vendue à Potiphar, le chef des gardes du Pharaon, ouvre une nouvelle étape qui conduira à son élévation future. Loin de signifier une fin, cette épreuve est le début d’un parcours qui servira le dessein de Dieu pour la préservation de sa famille et de son peuple. - L’intervention providentielle de Dieu
Ce changement de lieu, bien que provoqué par la trahison des frères, montre comment Dieu utilise des événements apparemment tragiques pour réaliser ses plans. En Égypte, Joseph est placé dans la maison de Potiphar, un homme d’influence auprès du Pharaon, ce qui sera essentiel pour l’avenir de Joseph et pour le salut de sa famille. Ainsi, ce verset préfigure la façon dont Dieu transforme les épreuves en étapes vers une mission plus grande. - La thématique de l’exil et du salut
En étant vendu comme esclave en Égypte, Joseph devient un étranger en terre lointaine. Ce thème de l’exil est récurrent dans la Bible et symbolise souvent un passage vers la maturité spirituelle et la découverte de la mission divine. Dans cette position d’humilité et de dépendance, Joseph sera formé pour devenir un instrument de salut. Ce verset anticipe ainsi la mission de Joseph en Égypte, où il jouera un rôle central en tant que sauveur de son peuple, lors de la famine. - Joseph comme figure messianique
À un niveau symbolique, Joseph est ici perçu comme une figure préfigurant le Christ, qui sera lui aussi rejeté par les siens, conduit dans l’humiliation, puis exalté pour accomplir le salut. Comme Joseph, Jésus sera trahi et exilé, mais sa mission aboutira au salut de nombreux peuples. La trajectoire de Joseph reflète ainsi celle du serviteur souffrant, utilisé par Dieu pour apporter la vie et la rédemption.
En conclusion, Genèse 37,36 est un verset chargé de promesses, bien qu’il expose une situation difficile. Ce passage nous rappelle que les plans de Dieu dépassent les apparences et les intentions humaines, transformant les épreuves en étapes vers une vocation plus grande. La fidélité de Joseph dans cette situation inattendue en Égypte ouvre la voie à une réconciliation future, non seulement avec sa famille, mais aussi entre les peuples.
Salomon : Ha 2,9 : Quel malheur pour celui qui réalise un profit malhonnête pour sa maison, afin d’établir son nid sur la hauteur, pour échapper à l’emprise du malheur !
Nahum : Ag 1,6 : Vous avez semé beaucoup, mais récolté peu ; vous mangez, mais sans être rassasiés ; vous buvez, mais sans être désaltérés ; vous vous habillez, mais sans vous réchauffer ; et le salarié met son salaire dans une bourse trouée.
David : Ps 108,8 : Que les jours de sa vie soient écourtés, qu’un autre prenne sa charge
Jacob (Za 11,12) : Je leur dis alors : « Si cela vous semble bon, donnez-moi mon salaire, sinon n’en faites rien. » Ils pesèrent mon salaire : trente pièces d’argent.