B12. La multiplication des pains / Bible Ancien-Testament
Elie et la veuve de Sarepta :
1R 17,9-24 :
8 Alors la parole du Seigneur lui fut adressée :
9 « Lève-toi, va à Sarepta, dans le pays de Sidon ; tu y habiteras ; il y a là une veuve que j’ai chargée de te nourrir. »
10 Le prophète Élie partit pour Sarepta, et il parvint à l’entrée de la ville. Une veuve ramassait du bois ; il l’appela et lui dit : « Veux-tu me puiser, avec ta cruche, un peu d’eau pour que je boive ? »
11 Elle alla en puiser. Il lui dit encore : « Apporte-moi aussi un morceau de pain. »
12 Elle répondit : « Je le jure par la vie du Seigneur ton Dieu : je n’ai pas de pain. J’ai seulement, dans une jarre, une poignée de farine, et un peu d’huile dans un vase. Je ramasse deux morceaux de bois, je rentre préparer pour moi et pour mon fils ce qui nous reste. Nous le mangerons, et puis nous mourrons. »
13 Élie lui dit alors : « N’aie pas peur, va, fais ce que tu as dit. Mais d’abord cuis-moi une petite galette et apporte-la moi ; ensuite tu en feras pour toi et ton fils.
14 Car ainsi parle le Seigneur, Dieu d’Israël : Jarre de farine point ne s’épuisera, vase d’huile point ne se videra, jusqu’au jour où le Seigneur donnera la pluie pour arroser la terre. »
15 La femme alla faire ce qu’Élie lui avait demandé, et pendant longtemps, le prophète, elle-même et son fils eurent à manger.
16 Et la jarre de farine ne s’épuisa pas, et le vase d’huile ne se vida pas, ainsi que le Seigneur l’avait annoncé par l’intermédiaire d’Élie.
17 Après cela, le fils de la femme chez qui habitait Élie tomba malade ; le mal fut si violent que l’enfant expira.
18 Alors la femme dit à Élie : « Que me veux-tu, homme de Dieu ? Tu es venu chez moi pour rappeler mes fautes et faire mourir mon fils ! »
19 Élie répondit : « Donne-moi ton fils ! » Il le prit des bras de sa mère, le porta dans sa chambre en haut de la maison et l’étendit sur son lit.
20 Puis il invoqua le Seigneur : « Seigneur, mon Dieu, cette veuve chez qui je loge, lui veux-tu du mal jusqu’à faire mourir son fils ? »
21 Par trois fois, il s’étendit sur l’enfant en invoquant le Seigneur : « Seigneur, mon Dieu, je t’en supplie, rends la vie à cet enfant ! »
22 Le Seigneur entendit la prière d’Élie ; le souffle de l’enfant revint en lui : il était vivant !
23 Élie prit alors l’enfant, de sa chambre il le descendit dans la maison, le remit à sa mère et dit : « Regarde, ton fils est vivant ! »
24 La femme lui répondit : « Maintenant je sais que tu es un homme de Dieu, et que, dans ta bouche, la parole du Seigneur est véridique. »
Vocabulaire :
Deux morceaux de bois : les pères de l’Eglise y voient un signe de la croix
N’aie pas peur : une invitation à la confiance et à l’abandon en Dieu.
Par trois fois : est-ce un signe de la Trinité ? ou simplement une répétition salutaire
Ton fils est vivant : signe de la vie, de la vie éternelle.
Questions :
Comment se fait le passage de la peur de la mort à la joie de l’espérance pour la veuve ?
Quel es le lien entre la jarre de farine qui ne s’épuise pas, le vase d’huile qui ne se vide pas et le fils qui retrouve la vie ?
Commentaire :
Sur la terre d’Israël, comme dans les pays avoisinants, c’est un temps de sécheresse et donc de famine. Le prophète Élie a annoncé que Dieu n’accepterait de faire pleuvoir que lorsque le peuple se sera détourné de ses idoles. Élie fait partie des premières victimes de cette famine : le torrent dans lequel il s’abreuve habituellement est maintenant à sec ; aussi, il fuit à l’étranger, dans la ville de Sarepta (actuel Liban), pour quémander un peu de pain. Seule, une pauvre femme, une veuve, vient au-devant du prophète ; seuls les pauvres savent accueillir les pauvres ; ensemble, ils ont le courage et la force d’espérer que la bénédiction de Dieu ne manquera pas à ceux qui se confient en Lui. Et c’est ainsi que cela se produit : la jarre de farine ne fut point épuisée, le vase d’huile ne se vida point.
Nous pouvons lire ce passage en clé de croix et de mort ou d’espérance et de résurrection.
En effet la veuve ramasse deux morceaux de bois (v.12), que les pères de l’Église ont mis en lien comme une annonce de croix de Jésus. Elle annonce qu’elle attend la mort car elle n’a plus qu’un peu d’huile et de farine pour nourrir son fils et elle.
Elie va l’inviter au contraire à la confiance (v.13 : « n’aie pas peur ») et lui annonce : « Jarre de farine point ne s’épuisera, vase d’huile point ne se videra, jusqu’au jour où le Seigneur donnera la pluie pour arroser la terre. »
Ainsi la croix et la mort se transforment en espérance et en résurrection. Effectivement ni l’huile, ni la farine ne manque pour nourrir la veuve, son fils et Elie. Mais encore Elie va rendre la vie au fils qui est atteint d’un mal si violent qu’il a expiré.
Pour Élie qui est accueilli par la veuve de Sarepta Dieu multiplie la jarre de farine et le vase d’huile. Élie supplie Dieu de guérir et réveiller le fils mort suite à une maladie. Manifestation à la fois de l’abondance de Dieu et sa présence agissante.
Le miracle du repas d’Élisée :
2R 4,40-44 :
40 On servit à manger aux hommes, mais dès qu’ils eurent mangé de la soupe, ils ne poussèrent qu’un cri : « La mort est dans la marmite, homme de Dieu ! » Et ils ne purent manger.
41 Élisée dit : « Apportez de la farine. » Il la jeta dans la marmite et dit : « Sers les gens, et qu’ils mangent ! » Il n’y avait plus rien de mauvais dans la marmite.
42 Un homme vint de Baal-Shalisha et, prenant sur la récolte nouvelle, il apporta à Élisée, l’homme de Dieu, vingt pains d’orge et du grain frais dans un sac. Élisée dit alors : « Donne-le à tous ces gens pour qu’ils mangent. »
43 Son serviteur répondit : « Comment donner cela à cent personnes ? » Élisée reprit : « Donne-le à tous ces gens pour qu’ils mangent, car ainsi parle le Seigneur : On mangera, et il en restera. »
44 Alors, il le leur donna, ils mangèrent, et il en resta, selon la parole du Seigneur.
Vocabulaire :
La mort est dans la marmite : l’association entre la soupe mauvaise et la mort est surprenante. Elle annonce comme une résurrection à venir.
Homme de Dieu : Élisée est considéré comme un homme de Dieu, qui agit au nom de Dieu.
Vingt pains : Le chiffre 20 dans la Bible symbolise les cycles de complétude . Il n’est pas très utilisé, mais il est souvent associé à une période parfaite d’attente, de travail ou de souffrance qui est comparée à une épreuve et récompensée. Jacob a attendu 20 ans pour obtenir ses femmes et ses biens et pour se libérer de son beau-père.
On mangera et il en restera : est une annonce de vie, voire de vie éternelle.
Questions :
Comment se fait le passage de la mort dans la marmite à la vie en abondance par la multiplication des 20 pains ?
Quelle est la signification de ce double miracle ?
Commentaire :
Deux miracles s’entremêlent. La soupe immangeable devenue par l’intervention d’Élisée avec la farine un repas sans rien de mauvais et la multiplication des 20 pains d’orge pour nourrir 100 personnes. Manifestation de la bonté de Dieu et de sa surabondance.
Ces deux miracles renvoient aussi bien à la multiplication des pains et au dernier repas de Jésus (saine cène).
David : Ps 77,24-25 :Pour les nourrir il fait pleuvoir la manne, il leur donne le froment du ciel ; chacun se nourrit du pain des Forts, il les pourvoit de vivres à satiété.
Joël : (Ez 4,9) Prends du blé, de l’orge, des fèves, des lentilles, du millet et de l’épeautre : mets-les dans un même récipient ; tu t’en feras du pain. Tu en mangeras pendant les jours où tu seras couché sur le côté, soit 390 jours.
Job : Job 27,14 : Si ses enfants se multiplient, le glaive les attend ; ses descendants ne pourront se rassasier de pain.
Isaïe : Es 36,17: jusqu’à ce que je vienne vous prendre pour vous emmener dans un pays comme le vôtre, un pays de froment et de vin nouveau, un pays de pain et de vignobles