B13. Repas chez le pharisien – Repentir de M.-Madeleine /  Interprétation

Liens entre l’onction par la pécheresse et Myriam est frappée de lèpre

Le lien entre Luc 7,36-50 (l’onction par la pécheresse dans la maison de Simon le Pharisien) et Nombres 12,1-15 (l’épisode où Myriam est frappée de lèpre après avoir critiqué Moïse) réside dans le thème du péché, du jugement et de la miséricorde divine. Les deux passages mettent en lumière l’attitude de Dieu envers les fautes humaines et son pouvoir de pardonner ou de purifier.

  1. Le péché et le jugement :

    • Dans les deux récits, un péché est mis en lumière :
      • La critique injuste de Myriam envers Moïse dans Nombres 12.
      • Les péchés passés de la femme dans Luc 7, jugés par Simon le Pharisien.
    • Ces textes révèlent la tendance humaine à juger ou à condamner, parfois sans voir ses propres fautes.
  2. L’intervention divine miséricordieuse :

    • Dans Nombres 12, Dieu intervient pour montrer sa justice, mais également pour accorder sa miséricorde après l’intercession de Moïse.
    • Dans Luc 7, Jésus manifeste la miséricorde divine en pardonnant directement les péchés de la femme, sans médiateur.
  3. La transformation par le pardon :

    • La femme pécheresse, pardonnée, montre un amour extraordinaire pour Jésus, signe de sa rédemption intérieure.
    • Myriam, purifiée de sa lèpre, est réintégrée dans la communauté après une période d’exclusion, signe de restauration.
  4. Les attitudes humaines confrontées à Dieu :

    • Simon le Pharisien représente l’attitude de jugement humain face à un pécheur.
    • Myriam et Aaron montrent une attitude de jalousie et de contestation, également jugée par Dieu.
    • Dans les deux cas, Dieu rappelle que son regard dépasse celui des hommes et qu’il agit selon sa miséricorde et sa justice.
  5. La valeur de l’intercession et de la repentance :

    • Moïse intercède pour Myriam, montrant un amour désintéressé malgré la critique dont il a été victime.
    • La femme pécheresse intercède pour elle-même par son geste d’amour et de repentance devant Jésus.

Différences principales

  1. Contexte communautaire vs personnel :

    • L’épisode de Nombres 12 se déroule dans un contexte communautaire où les relations familiales et le leadership de Moïse sont en jeu.
    • L’histoire de Luc 7 est une rencontre personnelle entre Jésus, Simon, et la femme pécheresse.
  2. Punition vs pardon immédiat :

    • Dans Nombres 12, il y a une punition (la lèpre) avant la guérison, soulignant la justice de Dieu.
    • Dans Luc 7, le pardon est immédiat, soulignant la grâce et la compassion de Jésus.

Conclusion

Les deux récits soulignent la miséricorde de Dieu face au péché. Dans Nombres 12, la purification de Myriam montre la justice et la miséricorde divines par l’intercession de Moïse. Dans Luc 7, le pardon offert à la femme pécheresse révèle l’amour transformateur de Jésus et la puissance du repentir sincère. Ces passages invitent à renoncer au jugement des autres et à s’ouvrir à la grâce de Dieu, qui restaure et pardonne.

Miryam la sœur de Moïse et d’Aaron, est atteinte de la lèpre, car elle a critiqué son frère ; par la prière de Moïse elle est guérie de son impureté.

De même le Christ libère la pécheresse de toutes les impuretés de ses péchés, à cause de son grand amour. Mais en soi la maladie n’est pas liée au péché voir Jn 9.

Comme Myriam la sœur de Moïse et d’Aaron, à cause de ses péchés, fut atteinte de lèpre; par la prière de Moïse elle fut guérie de son impureté.  Ainsi le Christ a libéré Marie-Madeleine de toutes les impuretés de ses péchés.

Liens entre l’onction par la pécheresse et le prophète Nathan confrontant David après son péché

Le lien entre Luc 7,36-50 (l’onction par la pécheresse dans la maison de Simon le Pharisien) et 2 Samuel 12,1-14 (le prophète Nathan confrontant David après son péché avec Bethsabée) réside dans le thème du péché, du jugement moral, de la repentance et du pardon divin. Les deux récits mettent en lumière la réaction humaine face à une faute, mais surtout la façon dont Dieu manifeste sa miséricorde en réponse à un cœur sincèrement repentant.


  1. La confrontation au péché :

    • Dans 2 Samuel 12, Nathan confronte David à son péché à travers une parabole qui révèle son aveuglement moral.
    • Dans Luc 7, la pécheresse ne cache pas son péché mais Simon, lui, ne reconnaît pas son propre aveuglement spirituel, bien que Jésus expose subtilement son manque d’amour et de compréhension.
  2. Le rôle des paraboles pour révéler les cœurs :

    • Nathan utilise une parabole pour révéler à David son péché et provoquer une prise de conscience.
    • Jésus utilise une parabole (les deux débiteurs) pour révéler à Simon qu’il est lui-même en manque de compassion et d’amour.
  3. La repentance sincère :

    • David, une fois son péché révélé, exprime un profond repentir : « J’ai péché contre le Seigneur » (2 Sm 12,13).
    • La femme pécheresse, par son geste d’onction et ses larmes, exprime un repentir et un amour sincère.
  4. La grâce et le pardon divin :

    • Dans les deux récits, Dieu offre son pardon :
      • David est pardonné, bien que des conséquences subsistent (la mort de son fils).
      • La femme pécheresse reçoit un pardon complet et une restauration immédiate, soulignant l’amour transformateur de Dieu.
  5. Le contraste entre jugement humain et miséricorde divine :

    • Dans 2 Samuel 12, David, avant de se reconnaître dans la parabole, juge sévèrement l’homme riche, montrant son aveuglement initial.
    • Dans Luc 7, Simon juge la femme pécheresse et doute de Jésus, révélant son incapacité à comprendre la grâce divine.

Différences principales

  1. Le contexte du péché :

    • Le péché de David est un crime grave (adultère et meurtre).
    • Le péché de la femme n’est pas précisé mais reste associé à une réputation de pécheresse publique.
  2. Conséquences du pardon :

    • Dans 2 Samuel 12, le pardon n’efface pas les conséquences terrestres du péché.
    • Dans Luc 7, le pardon est complet et immédiat, sans mention de conséquences, soulignant l’aspect de rédemption gratuite.
  3. Rôles des protagonistes :

    • Nathan agit comme un médiateur entre Dieu et David.
    • Jésus est directement celui qui accorde le pardon.

Enseignements communs

  1. Reconnaître son péché ouvre la porte au pardon :

    • David reconnaît son péché grâce à la confrontation de Nathan.
    • La femme, par son attitude humble et aimante, manifeste une conscience claire de sa faute.
  2. L’amour découle du pardon :

    • Dans Luc 7, Jésus explique que celui qui est beaucoup pardonné aime beaucoup.
    • David, après avoir été pardonné, manifeste un profond attachement à Dieu, comme en témoigne le Psaume 51.
  3. Dieu regarde le cœur, pas les apparences :

    • David est confronté à ses fautes malgré son statut de roi choisi.
    • La femme pécheresse est accueillie par Jésus, bien qu’elle soit méprisée par la société et par Simon.

Conclusion

Les récits de Luc 7,36-50 et 2 Samuel 12,1-14 montrent que le pardon de Dieu est offert à ceux qui reconnaissent sincèrement leurs péchés. L’un révèle l’amour transformateur de Jésus pour une femme jugée par la société, tandis que l’autre met en lumière la justice de Dieu dans l’histoire de David. Ensemble, ils enseignent que la repentance et l’amour sincère sont les clés pour expérimenter la grâce et la restauration divine.

Comme le roi David prend conscience de son péché lorsque le prophète Nathan lui raconte la parabole du riche et du pauvre.

Simon grâce à la parabole racontée par Jésus, est invité à voir la femme et lui-même avec un regard neuf de miséricorde et de pardon, dépassant celui de David.

Comme le roi David demanda miséricorde auprès du Seigneur par sa repentance lorsque le prophète Nathan le réprimanda pour son péché. Ainsi Marie-Madeleine repentante, obtient par grâce le pardon, de son Seigneur, de tous ses péchés.
Aussi bien pour David, que pour Simon, c’est grâce à une parabole, que l’un et l’autre prennent conscience de leur péché.
La parabole suscite par une histoire qui n’implique pas directement les auditeurs, leur conscience et leur réaction : faisant passer de l’inconscient au conscient, du caché au visible, de l’image à la réalité.
C’est une manière de parler et donc d’agir typique de la Bible.