E25.4 – Rencontre de nuit avec Nicodème / Bible Ancien-Testament
Le combat de Jacob de nuit
Gn 32,23-33
23 Cette nuit-là, Jacob se leva, il prit ses deux femmes, ses deux servantes, ses onze enfants, et passa le gué du Yabboq […] 25 Jacob resta seul. Or, quelqu’un lutta avec lui jusqu’au lever de l’aurore. 26 L’homme (ange), voyant qu’il ne pouvait rien contre lui, le frappa au creux de la hanche, et la hanche de Jacob se démit pendant ce combat.
27 L’homme dit : « Lâche-moi, car l’aurore s’est levée. » Jacob répondit : « Je ne te lâcherai que si tu me bénis. »
28 L’homme demanda : « Quel est ton nom ? »
Il répondit : « Jacob. »
29 Il reprit : « Ton nom ne sera plus Jacob, mais Israël (c’est-à-dire : Dieu lutte), parce que tu as lutté avec Dieu et avec des hommes, et tu l’as emporté. » 30 […] il le bénit.
31 Jacob appela ce lieu Penouël (c’est-à-dire : Face de Dieu), « car, disait-il, j’ai vu Dieu face à face, et j’ai eu la vie sauve. » 32 […] Il resta boiteux de la hanche.
Vocabulaire :
Questions :
Commentaire :
Un agresseur inconnu (ange) prend l’initiative du combat et Jacob est surpris alors qu’il retourne vers son lieu d’origine, un lieu d’où il a fui (Canaan) ; l’affrontement a lieu de nuit et s’annonce comme une lutte à mort ; le héros en sort vivant mais marqué dans une partie du corps (Jacob est touché à la hanche). Cette rencontre entraîne un changement de statut du héros. Jacob est reconnu comme l’ancêtre « Israël » et clôt la première révélation du « Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob » (Ex 3,6). L’agression survient à un moment décisif de l’itinéraire de Jacob qui va affronter son frère Ésaü à qui il a usurpé la bénédiction paternelle de l’aîné.
Les Pères de l’Église y voient un condensé du combat spirituel.
1. Saint Augustin
Saint Augustin (354-430) considère le combat de Jacob comme un symbole de la lutte intérieure du chrétien. Dans ses écrits, il explique que Jacob lutte non seulement contre l’ange, mais aussi contre ses propres faiblesses, son péché et ses passions. Le combat de Jacob représente donc l’effort de l’âme pour surmonter les tentations et parvenir à la paix avec Dieu. Selon Augustin, Jacob, en demandant la bénédiction de l’ange, illustre l’aspiration humaine à la grâce divine et à la purification.
2. Saint Jean Chrysostome
Saint Jean Chrysostome (c. 349-407) évoque le combat de Jacob comme une image du chrétien qui lutte pour sa foi. Pour lui, Jacob, en dépit de ses faiblesses et de ses fautes, persévère dans sa lutte contre l’ange, ce qui symbolise la persévérance nécessaire dans la vie chrétienne pour vaincre le mal et recevoir la bénédiction de Dieu. Il interprète cette lutte comme une épreuve spirituelle à travers laquelle le chrétien doit prouver sa fidélité à Dieu.
3. Saint Grégoire de Nazianze
Saint Grégoire de Nazianze (c. 329-390) voit également dans le combat de Jacob un reflet de la lutte spirituelle du chrétien. Il interprète ce passage de manière allégorique, soulignant que le combat de Jacob contre l’ange représente l’effort de l’âme pour lutter contre les forces démoniaques et les tentations du monde. Cette lutte est perçue comme une nécessité pour recevoir la bénédiction divine et atteindre la perfection spirituelle.
4. Saint Jérôme
Saint Jérôme (c. 347-420) propose une interprétation où Jacob représente l’âme du croyant qui doit lutter contre les ennemis intérieurs et extérieurs pour atteindre la bénédiction de Dieu. Il note que la bénédiction donnée à Jacob après sa lutte avec l’ange correspond à la réconciliation de l’âme avec Dieu, un thème récurrent dans le combat spirituel.
5. Saint Éphrem le Syrien
Saint Éphrem (c. 306-373) voit également dans ce passage une métaphore de la lutte spirituelle, mais avec un accent particulier sur la résistance des saints aux épreuves et aux tribulations. Selon lui, Jacob, en luttant avec l’ange, représente la manière dont les chrétiens doivent résister aux épreuves de la vie tout en cherchant la bénédiction divine.
6. Saint Maxime le Confesseur
Saint Maxime (c. 580-662) fait un lien entre le combat de Jacob et l’ascension spirituelle vers Dieu. Il interprète le combat de Jacob comme un modèle de lutte contre les passions, et surtout contre l’orgueil et l’autosuffisance. La victoire de Jacob sur l’ange est ainsi le signe de la victoire sur soi-même et l’ouverture à la grâce divine.
7. Origène
Origène (c. 185-254) est l’un des premiers Pères de l’Église à offrir une interprétation allégorique de ce passage. Il y voit une lutte spirituelle où Jacob représente l’âme humaine qui lutte contre ses propres défauts et tentations. Le fait que Jacob soit blessé à la hanche (Gen 32:25) symbolise pour Origène la souffrance inévitable dans le cheminement spirituel, mais aussi la purification nécessaire avant de pouvoir recevoir la bénédiction de Dieu.
Conclusion
Chez ces Pères de l’Église, le combat de Jacob est généralement compris comme une image du combat spirituel du chrétien, où l’âme doit lutter contre ses passions, les tentations, et les forces du mal pour recevoir la bénédiction divine et l’accomplissement de la promesse de Dieu. Cette lutte n’est pas seulement extérieure, mais profondément intérieure, un combat pour la conversion et la purification de soi-même.
ou le passage des ténèbres à la lumière
Gn 1,1-5 :
1 AU COMMENCEMENT, Dieu créa le ciel et la terre.
2 La terre était informe et vide, les ténèbres étaient au-dessus de l’abîme et le souffle de Dieu planait au-dessus des eaux.
3 Dieu dit : « Que la lumière soit. » Et la lumière fut.
4 Dieu vit que la lumière était bonne, et Dieu sépara la lumière des ténèbres.
5 Dieu appela la lumière « jour », il appela les ténèbres « nuit ». Il y eut un soir, il y eut un matin : premier jour.
Vocabulaire :
Questions :
Commentaire :
Dieu va organiser le chaos primordial en créant la lumière. Il représente la confusion initiale, indifférenciée et informelle de la matière et des éléments, antérieurs à l’organisation du monde par l’intervention de Dieu.
Et la première création est la lumière qui sépare les ténèbres, le jour de la nuit.
Ce récit peut-être relu, avec le passage de la mer Rouge, par le peuple conduit par Moïse (Ex 14). La nuée, la lumière, conduit le peuple.
De même le baptême est aussi un passage des ténèbres à la lumière.
Le songe de l’échelle de Jacob
Gn 28,11-19
11 Jacob atteignit le lieu où il allait passer la nuit […] Il prit une pierre pour la mettre sous sa tête, et dormit en ce lieu. 12 Il eut un songe : voici qu’une échelle était dressée sur la terre, son sommet touchait le ciel, et des anges de Dieu montaient et descendaient.
13 Le Seigneur se tenait près de lui. Il dit : « Je suis le Seigneur, le Dieu d’Abraham ton père, le Dieu d’Isaac. La terre sur laquelle tu es couché, je te la donne, à toi et à tes descendants. 14 Tes descendants seront nombreux comme la poussière du sol, […] 15 Voici que je suis avec toi ; je te garderai partout où tu iras, et je te ramènerai sur cette terre ; car je ne t’abandonnerai pas avant d’avoir accompli ce que je t’ai dit. »
16 Jacob sortit de son sommeil et déclara : […] 17 « Que ce lieu est redoutable ! C’est vraiment la maison de Dieu, la porte du ciel ! » … 18 il prit la pierre qu’il avait mise sous sa tête, il la dressa pour en faire une stèle, et sur le sommet il versa de l’huile. 19 Jacob donna le nom de Béthel (c’est-à-dire : Maison de Dieu) à ce lieu qui auparavant s’appelait Louz.
Vocabulaire :
Questions :
Commentaire :
Au centre du texte apparaissent les promesses de Dieu, et la répétition du mot « lieu » qui a le sens précis en hébreu de « lieu sacré » : au sortir de son sommeil Jacob pose des gestes religieux en dressant la pierre sous la forme d’un mémorial, et il donne un nom au lieu : Bethel = maison de Dieu.
Le récit du songe de Jacob comporte trois éléments : un escalier dont le sommet touche le ciel, les anges de Dieu montant et descendant et la présence de Dieu lui-même.
Contrairement à la tour de Babel, Dieu ne veut pas rester isolé, inaccessible. Entre ciel et terre une communication existe, par des anges, messagers de Dieu. Dieu s’approche de l’homme et « se tient près de lui ».
Jacob a la vision de Dieu, dans un songe, ainsi l’homme endormi se tient à distance respectueuse de Dieu.
Le cri de Jacob résume toute la quête d’Israël : « le Seigneur était là et je ne le savais pas ». Éblouissement pour celui qui le découvre !
Le combat de Jacob de nuit
Gn 32,23-33 :
23 Cette nuit-là, Jacob se leva, il prit ses deux femmes, ses deux servantes, ses onze enfants, et passa le gué du Yabboq… 25 Jacob resta seul. Or, quelqu’un lutta avec lui jusqu’au lever de l’aurore. 26 L’homme (ange), voyant qu’il ne pouvait rien contre lui, le frappa au creux de la hanche, et la hanche de Jacob se démit pendant ce combat.
27 L’homme dit : « Lâche-moi, car l’aurore s’est levée. » Jacob répondit : « Je ne te lâcherai que si tu me bénis. »
28 L’homme demanda : « Quel est ton nom ? »
Il répondit : « Jacob. »
29 Il reprit : « Ton nom ne sera plus Jacob, mais Israël (c’est-à-dire : Dieu lutte), parce que tu as lutté avec Dieu et avec des hommes, et tu l’as emporté. » 30 … il le bénit.
31 Jacob appela ce lieu Penouël (c’est-à-dire : Face de Dieu), « car, disait-il, j’ai vu Dieu face à face, et j’ai eu la vie sauve. » 32 … Il resta boiteux de la hanche.
Vocabulaire :
Questions :
Commentaire :
Un agresseur inconnu (ange) prend l’initiative du combat et Jacob est surpris alors qu’il retourne vers son lieu d’origine, un lieu d’où il a fui (Canaan) ; l’affrontement a lieu de nuit et s’annonce comme une lutte à mort ; le héros en sort vivant mais marqué dans une partie du corps (Jacob est touché à la hanche). Cette rencontre entraîne un changement de statut du héros Jacob est reconnu comme l’ancêtre « Israël » et clôt la première révélation du « Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob » (Ex 3,6). l’agression survient à un moment décisif de l’itinéraire de Jacob qui va affronter son frère Esaü à qui il a usurper la bénédiction paternelle de l’aîné.
Les Pères de l’Église y voient un condensé du combat spirituel.